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Les moines de Tibheriade :trois rapports secrets sèment le trouble

Posté : 26 septembre, 2010 @ 11:39 dans films.émissions TV, Kabylie, Les chretiens en terre d'islam, Religion | 8 commentaires »

 

Le rôle ambigu des services secrets algériens dans l’affaire des moines de Tibéhirine apparaît désormais comme un élément central de l’enquête du juge Marc Trévidic. C’est ce qui ressort des informations contenues dans plusieurs rapports du contre-espionnage français qui ont été récemment déclassifiés à la demande du magistrat.

Ces documents, dont Mediapart a pu prendre connaissance et que nous publions en intégralité (voir pages suivantes), sont notamment constitués de trois notes «confidentiel défense» rédigées par le général Philippe Rondot, alors en poste à la Direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd’hui DCRI), où il fut en première ligne sur le dossier de l’enlèvement puis de l’assassinat des moines de Tibéhirine.

Le général Rondot, qui est aujourd’hui à la retraite, doit être entendu comme témoin, lundi 27 septembre, par le juge Trévidic. Il devra s’expliquer sur ses écrits de l’époque, que le militaire qualifiait lui-même de «considérations amères». Ceux-ci pointaient notamment la «lenteur perceptible» des services secrets algériens dans la gestion de cette affaire et leur «tolérance relative» à l’égard de l’un des principaux leaders des Groupes islamiques armés (GIA), Djamel Zitouni, soupçonné d’être à l’origine du rapt et de la mort des moines.

Sept religieux français du monastère de Tibéhirine, situé à 90 kilomètres au sud d’Alger, dans la région de Médéa, avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Leurs têtes seront découvertes quelques semaines plus tard, fin mai, au bord d’une route, pour certaines d’entre elles suspendues à un arbre, dans des sacs en plastique ; leurs corps n’ont, eux, jamais été retrouvés.

Près de quinze ans après les faits, aucune vérité judiciaire n’a pu émerger de l’épais brouillard qui entoure encore les circonstances du massacre. La thèse islamiste, défendue par Alger et validée pendant des années par le premier juge français antiterroriste en charge du dossier, Jean-Louis Bruguière, est aujourd’hui sérieusement battue en brèche, pour deux raisons au moins.

La première: en juillet 2009, l’ancien attaché militaire de l’ambassade de France à Alger, le général François Buchwalter, a affirmé à la justice qu’il avait recueilli des informations selon lesquelles les moines avaient été victimes d’une bavure militaire de l’armée algérienne, après leur enlèvement. Il avait aussi déclaré que la diplomatie française lui avait alors demandé de garder le silence sur ses révélations.

La seconde: de nombreux indices laissent aujourd’hui penser que deux des principaux terroristes mis en cause dans la disparition des moines, Djamel Zitouni, émir du GIA, et son adjoint, Abderrazak El-Para, ont, au mieux, bénéficié d’une certaine complaisance du pouvoir algérien de l’époque, ou, au pire, été des agents à la solde de l’appareil militaire, infiltrés au sein des GIA afin de les manipuler. A n’importe quel prix.


Se préparer au pire…

La lecture des rapports de synthèse déclassifiés du général Rondot, que le juge Trévidic a reçus avant l’été, jette pour le moins le trouble sur l’attitude de l’appareil sécuritaire algérien lors des événements de Tibéhirine. 

Sous l’intitulé «Opération Tibéhirine», la première de ces notes date du 8 avril 1996. Il s’agit d’un compte rendu de mission du maître-espion à Alger, où le général s’est rendu du 5 au 7 avril, quelques jours après l’annonce de la disparition des moines trappistes. Le document, comme ceux qui suivront, est adressé au préfet Philippe Parant, alors patron de la DST.

http://www.scribd.com/doc/37977298/RONDOT-1

Rapidement, l’agent spécial du contre-espionnage français note à l’endroit des services secrets algériens, avec lesquels il est en relation permanente, que «la priorité donnée à la survie des moines tempère la vigueur des recherches entreprises et, donc, la lenteur perceptible dans le recueil et l’exploitation des renseignements».

Le référent de Philippe Rondot est le général Smaïn Lamari, le patron de la DCE, le contre-espionnage algérien, dont la DST française est alors particulièrement dépendante. Trop, peut-être. Dans son premier rapport, le militaire français note ainsi que «si la coopération de la DCE semble acquise – à condition de rester dans le cadre fixé par Alger – il faut bien convenir que notre seule source opérationnelle sur le terrain reste ce service [...]». Il poursuit, non sans pessimisme: «Restons donc prudents dans nos analyses et circonspects par rapport au “produit” livré par la DCE, tout en nous préparant au pire.»

Un mois plus tard, le 10 mai 1996, le général Rondot rédige un deuxième rapport. Le ton est plus sec, parfois tranchant. Son objet parle pour lui: «Considérations (amères) sur la gestion de l’affaire de moines de Tibéhirine et propositions (malgré tout) d’action».

http://www.scribd.com/doc/37977335/RONDOT-2

Les moines n’ont toujours pas été retrouvés. L’inquiétude monte. «Depuis le 30 avril, nous sommes dans l’attente», déplore Philippe Rondot. «De réunion en réunion, nous nous sommes contentés d’échafauder des hypothèses, sans pour autant définir avec discernement et précision quelle conduite nous devrions adopter», ajoute-t-il. 

«Nous ne pouvons rester plus longtemps dans l’expectative», s’agace-t-il, déplorant encore une fois la «dépendance» de la DST à l’égard des «services algériens», lesquels, précise-t-il, «ont sans aucun doute d’autres impératifs (politiques et sécuritaires) que les nôtres, s’agissant de la survie et de la libération des religieux.» Le général va même plus loin dans son argumentation en écrivant: «Ils peuvent être, en effet, tentés de régler brutalement ce qu’ils considèrent comme un simple “fait divers” (selon une formule entendue), lequel fait obstacle à la normalisation des relations franco-algériennes (élément que n’ignore pas le GIA).»


Quand la DST prônait «l’élimination» de Zitouni

Les mots sont de plus en plus durs. «Le général Smaïn Lamari m’avait dit, dès le début, que ce serait “long, difficile et hasardeux”. C’est bien le cas», tranche le général Rondot dans ce deuxième rapport. Il fait part de son malaise face à l’attitude équivoque de son principal interlocuteur au contre-espionnage algérien. «On n’oubliera pas non plus que figure, au nombre des prisonniers à libérer, Abdelhak Layada, détenu en Algérie et qu’il paraît exclu que le gouvernement algérien soit prêt à céder sur ce cas», écrit-il. «Mais les propos tenus tant par le général Smaïn Lamari que par certains islamistes, à ce sujet, sont ambigus.» Le mot est lâché.

Pour Philippe Rondot, la seule issue possible pour les services secrets français serait d’établir un contact direct avec le GIA pour «connaître l’enjeu réel de cette prise d’otages», ce qui suppose donc une opacité et des non-dits dans la version officielle livrée par Alger. «Je veux bien en prendre le risque», conclut le militaire. 

Son troisième et dernier rapport, daté du 27 mai 1996, sera celui d’un cuisant constat d’échec – les moines sont officiellement morts, mais leurs dépouilles pas encore retrouvées.

http://www.scribd.com/doc/37977371/RONDOT-3

Une nouvelle fois, le général français ne cache pas son amertume à l’encontre des services secrets algériens. «La coopération entre la DST et la DCE, sur cette affaire, a été continue, même s’il a fallu, trop souvent, “relancer” nos interlocuteurs algériens», note-t-il. Puis: «En revanche, on ne peut dire que l’apport des services algériens a été déterminant, puisque nos sept moines ont perdu la vie [...] Les forces de l’ordre ont davantage subi que dominé la situation.»

«A vrai dire, continue le général Rondot, dans la guerre sanglante que connaît l’Algérie, le sort des sept moines ne semblait devoir être considéré, par les responsables militaires algériens, comme plus important que le sort d’autres, même si les relations franco-algériennes risquaient de souffrir d’une mauvaise gestion de l’affaire et plus encore d’une issue fatale.» Ce qui est alors précisément le cas…

Puis la sentence tombe. «Très (trop) longtemps – et pour des raisons d’ordre tactique – Djamel Zitouni et ses groupes ont bénéficié d’une relative tolérance de la part des services algérien: il aidait (sans doute de manière involontaire) à l’éclatement du GIA et favorisait des luttes entre les groupes armés.»

Selon Philippe Rondot, «pour tenter d’effacer l’échec, la DCE se doit d’éliminer, par tous les moyens, Djamel Zitouni et ses comparses. C’est notre devoir de l’encourager et peut-être même de le lui imposer». Djamel Zitouni est mort en juillet 1996, un mois après l’enterrement des moines de Tibéhirine, dans des circonstances qui n’ont jamais été vraiment tirées au clair.

Des hommes et des dieux : Un formidable “état de grâce”

Posté : 25 septembre, 2010 @ 8:56 dans films.émissions TV, Les chretiens en terre d'islam, Religion, TERRORISME | 6 commentaires »

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Un formidable état de grâce avait plané sur les “peoples” du Festival de Cannes, pendant la projection du film consacré au témoignage (martyrion) des moines de Tibhirine : Des hommes et des dieux. Le titre peut paraître ambigu, si la grâce ne l’est pas. Elle avait déjà saisi d’une énorme émotion, pendant tout le tournage, les acteurs et le réalisateur du film, Xavier Beauvois : “Sur ce tournage, j’ai passé les deux plus beaux mois de ma vie. Dans un perpétuel état de grâce. Tout était simple, limpide, facile, évident, étrange et beau. Oui, l’esprit de Tibhirine a soufflé sur nous. Il existe. J’espère qu’il touchera le Festival et fera du bien à tous.” Le vœu de Xavier Beauvois a été entendu par le demi-million de spectateurs qui sont restés sans voix devant le film, dès sa première semaine d’exploitation, comme il le sera par tous les autres dans les semaines qui viennent, quelles que soient leurs convictions et leurs pratiques religieuses, car l’Esprit souffle où il veut, et il n’est question ici que de liberté intérieure face au totalitarisme: la liberté de la Foi.
Qui a enlevé, assassiné, décapité en 1996 ces sept moines cisterciens vénérés dans les montagnes du Sud d’Alger par tout leur entourage musulman ? Les terroristes islamiques du GIA, qui l’ont revendiqué ? Les services secrets du gouvernement totalitaire de M. Bouteflika, qui les manipulaient ? Personne ne peut trancher aujourd’hui, et Beauvois a raison de ne pas s’y aventurer.La seule responsabilité morale assurée – au plan historique – est celle du gouvernement français qui abandonne ce beau pays aux égorgeurs du FLN, et le livre d’un coup à ces fanatiques, sans transition, garantie ni contrepartie aucune, avec des dizaines de milliers de nos compatriotes, et des centaines de milliers de musulmans harkis, pieds et poings liés, le 18 mars 1962…Trente-quatre ans plus tard, les moines de Tibhirine ont répondu de leur manière à ce mystère d’iniquité. Ils se savaient menacés de mort. On leur a demandé de partir – “la valise ou le cercueil” – comme aux Français d’Algérie. Ils ont voulu rester. Témoigner d’une présence. Maintenir le flambeau de la charité chrétienne dans le déchaînement des haines et des violences fratricides. Continuer simplement d’être eux-mêmes, sans provocation, à travers le service des pauvres et le chant des offices du jour et de la nuit, le chant de l’amour chrétien. Pour l’amour de Dieu, des vertus supérieures de leur Ordre, et de leurs frères musulmans d’Algérie.

Les moines de Tibhirine n’ont pas trahi leur vocation, dissimulé leur uniforme ni renoncé à leur vœux pour se porter au bout du seul œcuménisme qui compte, et y laisser leur vie : celui du témoignage chrétien. Si Cannes a retenu son souffle, en les voyant revivre à l’écran, comme des milliers de spectateurs le font aujourd’hui dans nos salles de cinéma, c’est qu’aucune âme n’est jamais morte au seul message du Christ, et que sa grâce encore peut pénétrer partout.

Les martyrs et les saints ne sortent pas des nuages. Ils sont de chair et d’os, comme nous, et ce n’est pas dans les livres, les discours ou les rêves qu’ils se sont montrés plus courageux que nous face aux ennemis de la foi, qui sont aussi les ennemis de toute authentique liberté. C’est dans leur quotidien. A Tibhirine, c’était dans la Règle du grand saint Benoît, le lever de nuit, le silence, le travail, la prière, toute cette gymnastique de la chapelle des moines, que la tête impose aux membres pour sa propre libération.

Il y a un témoignage, un martyrion, qu’en tant que chrétiens et en tant que moines, vous êtes certainement appelés à donner : c’est celui d’une générosité soutenue dans l’observance de votre vie de prière, de charité et de communauté. L’héroïsme, lorsqu’il est exigé de nous, ne consiste pas à faire des actes extraordinai­res mais à continuer de faire les choses ordinaires, même lorsque les circonstances ont changé radicalement et comportent la possibilité de conséquences tragiques.”

Cette déclaration du Père Armand Veilleux, Procureur général de l’Ordre des Cisterciens en visite à Tibhirine quelques mois avant l’assassinat des frères, donne une clé du succès du film très au-delà du cercle des catholiques pratiquants. Tout homme fidèle à son idéal, sa générosité, sa parole, ses règles de vie, face aux pressions sournoises et parfois aux terrifiantes menaces du monde, qu’il le sache ou non, fait retour à sa Divinité. Il entre de plain-pied dans la communion des saints. Le premier pas pour les rejoindre consiste à les admirer. Merci à Xavier Beauvois de nous avoir ouvert de façon si simple et si humaine cette porte lumineuse sur l’Eternité.

@Emmanuel Barbier / Sedcontra.fr, sept. 2010

Le Frère Christian de Chergé, prieur du monastère de Tibhirine, avait laissé à sa famille en 1994, deux avant le drame, ce testament spirituel :

« S’il m’arrivait un jour – et çà pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.
Qu’ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ? Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes laissées dans l’indifférence de l’anonymat.
« Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre. Elle n’en a pas moins non plus. En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance. J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément. J’aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint.

« Je ne saurais souhaiter une telle mort. Il me paraît important de le professer. Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C’est trop cher payé ce qu’on appellera, peut-être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit, surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’islam.

« Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l’islam qu’encourage un certain islamisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes. L’Algérie et l’islam, pour moi, c’est autre chose, c’est un corps et une âme. Je l’ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j’en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l’Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église, précisément en Algérie, et, déjà, dans le respect des croyants musulmans. 

« Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste : « Qu’il dise maintenant ce qu’il en pense ! » Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité. Voici que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui Ses enfants de l’islam tels qu’il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion, investis par le Don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.
« Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l’avoir voulue tout entière pour cette JOIE-là, envers et malgré tout. Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d’hier et d’aujourd’hui, et vous, ô amis d’ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis!
« Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’aura pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé de toi. Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. Amen ! Inch’Allah. »


Pour voir la bande-annonce du film, cliquez sur ce lien .

Sur l’assassinat des moines de Tibhirine, Sedcontra.fr a aussi publié : Un Etat terroriste, une France complice pendant 13 ans (mai 2010)

L’inquisition contre les non-jeûneurs continue

Posté : 4 septembre, 2010 @ 5:12 dans Religion | Pas de commentaires »

 

L’inquisition contre les non-jeûneurs continue

Par : Djilali Benyoub

Dix personnes dont un restaurateur arrêtés près de Béjaïa

Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal.

Un restaurateur et neuf autres personnes ont été arrêtés mardi dernier dans la ville d’Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, pour ne pas avoir observé le jeûne. La police a procédé à l’interpellation des 10 personnes alors qu’elles se trouvaient dans un fast-food fermé, établi au 2e étage d’un immeuble situé à côté de la place du Marché jouxtant la RN26. Selon les services de la police d’Ouzellaguen, cette irruption a fait suite à des renseignements faisant état de l’existence d’un restaurant qui travaille à porte fermée et où l’on sert des repas en plein jour durant le Ramadhan.

“Pris en flagrant délit”, selon la police, le propriétaire de cet établissement s’affairait à servir ses clients ; ces derniers ont tenté de s’échapper. Les plus habiles ont atteint le toit mais les policiers avaient bouclé toutes les issues. Ils seront sommés de descendre avant d’être arrêtés.

Présenté au parquet, le propriétaire du fast-food a été mis sous mandat de dépôt, tandis que les neuf non-jeûneurs seront cités à comparaître devant la justice, a-t-on appris de même source. “L’article 144 bis 2 du code de dogme sera appliqué sur les dix individus”, selon les services de sécurité d’Ouzellaguen. Le grief retenu contre ces derniers dans cette affaire est “dénigrement et non-respect des préceptes de l’islam”.

Depuis quelques années, la montée du salafisme aidant, le code pénal est intimement accolé au mois sacré du Ramadhan en ce sens qu’il est régulièrement invoqué en soutien juridique au comportement inquisiteur de certains zélés qui ne tolèrent aucune différence “confessionnelle”. Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal qui condamne quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre à une peine d’emprisonnement de 3 ans à 5 ans et à une amende de 50 000 à 100 000 DA. C’est sur cette base que des policiers sont intervenus dans un chantier à Aïn El-Hammam pour arrêter deux ouvriers en train de boire de l’eau, ou cette “opération” menée hier dans un petit restaurant à Ouzellaguen où des repas étaient servis dans la journée. Les policiers sont intervenus après enquête suite à des dénonciations. Selon des informations, le restaurant travaillait, mais discrètement en gardant la porte fermée. Détail qui enlève le caractère ostentatoire ou public de l’acte des non-jeûneurs qui est précisé dans l’article du code pénal en question. Car, en réalité, les policiers sont intervenus non pas en raison d’atteinte à l’ordre public ou à la morale, mais pour débusquer des “mécréants”, selon la formule des salafistes, dans des endroits privés ou clos.

La réaction immédiate des services de police dans ces cas, comme fut le cas l’année dernière, à la même période, à Biskra, renseigne sur le glissement dangereux vers la généralisation de l’intolérance même si les cas rapportés demeurent limités à certaines localités. D’où le risque de l’élargissement du phénomène à tout le pays et le retour, inéluctable alors, aux prémices de la décennie noire.

Autre paradoxe : si le non-jeûneur même en cachette est passible certainement des peines de l’article 144 bis 2, puisque les poursuites sont automatiques et engagées d’office par le ministère public, pourquoi “tolérer” des restaurants à Alger et dans les grandes villes ? Pourquoi s’échiner à vanter une image touristique de l’Algérie qui dans les faits ne tolère pas, surtout pas pendant le Ramadhan, les autres confessions ? Un double comportement contradictoire des autorités qui par une sorte d’insidieuse démission laisse le terrain de la confrontation entre les mains des salafistes qui s’appuient sur la police et une population qui n’incarne ni une menace ni un danger tant elle se place aux avant-postes du combat contre le terrorisme qui continue de sévir.

Que faire ? Comme cette population de Aïn El-Hammam, faire des rassemblements devant les tribunaux le jour du procès pour rappeler aux autorités le principe du respect de la liberté du culte consacré dans la Constitution et leur devoir de le protéger ! Cette même population qui a fait preuve d’une rare mobilisation lorsqu’il s’agit de lutte contre les groupes armés.

Le plus surprenant est cette attitude laxiste et permissive des autorités devant ces dérives porteuses de risques certains d’escalades. Car ce procédé inquisitoire qui implique la police tend à inverser l’axe des facteurs de risque et à ouvrir la voie, par ce silence coupable des autorités, devant les nostalgiques du Fis dissous et de ses violentes campagnes de moralisation.

Avec ces cas de dénonciation de non-observation du jeûne, les interventions automatiques de la police, c’est l’islamisme radical qu’on croyait vaincu qui revient avec la bénédiction de certains responsables politiques dont la conception de la réconciliation nationale semble s’accoupler naturellement avec la mansuétude vis-à-vis des islamistes. Ces derniers, fort de cette complaisance, continuent de grignoter horizontalement et verticalement dans la société, patiemment pour arriver à terme à envahir tous les rouages de l’état et s’imposer.

Le Ramadan

Posté : 2 septembre, 2010 @ 8:11 dans Religion | 1 commentaire »

 

Auteur :Abdennour Bidar, professeur de philosophie en classes préparatoires à Sophia-Antipolis (Alpes Maritimes)

La monstrueuse condamnation d’une femme à la lapidation par la République islamique d’Iran donne encore une fois de l’islam une image catastrophique, celle d’une religion archaïque, violente et totalitaire. N’essayons pas en effet de dédouaner la religion islamique du meurtre programmé de Sakineh Mohammadi-Ashtiani en soutenant qu’il s’agit d’une décision politique. Le pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad se fonde sur une idéologie reconnue comme celle d’un islam fondamentaliste.

En tant qu’intellectuel musulman, je dois prendre la responsabilité de dire cela haut et fort, en m’insurgeant contre cette sentence de lapidation au nom de la dignité de la personne humaine. Mais je ne saurais m’en tenir à cette indignation. Si en effet la pulsion totalitaire de la religion islamique trouve là l’une de ses expressions les plus inhumaines, il faut y voir simplement l’une des formes les plus radicales d’une logique générale qui a pris, au fil des siècles, le contrôle de la vie spirituelle des musulmans du monde. Hélas !, la religion islamique entière se nourrit de violence.

Prenons l’exemple le plus actuel, celui du mois de ramadan qui s’est ouvert le 11 août. Evidemment, nous paraissons ici au plus loin de l’affaire de la lapidation, et aujourd’hui en France l’on n’entend guère de critiques sur cette pratique du jeûne. Au contraire, s’est installée sur la question une sorte de consensus angélique. Nous aurions là un événement « entré dans la vie et ancré dans le calendrier de la nation » et nos médias semblent incapables de faire autre chose que de célébrer la convivialité, la solidarité, le caractère festif de cette période.

Soit, mais qui soulignera en contrepartie le caractère violent de ce jeûne total exigé de la part de tout pratiquant pubère du matin au soir pendant un mois entier ? De nombreux musulmans éludent la question en prétendant que, pour l’individu qui a la foi et qui est entouré d’autres musulmans solidaires dans leur jeûne, celui-ci est facile.

Comment peut-on avoir l’inconscience de prétendre cela ? Jeûner toute la journée, sans avoir même le droit de boire un peu d’eau, et ce pendant un douzième de l’année, constitue un exercice de privation radical et relève d’un ascétisme religieux de haut niveau que rien ne justifie d’ordonner à l’ensemble d’une communauté. La tradition n’exempte de cet effort supérieur que les malades, les femmes enceintes ou en période de menstruation et les voyageurs.

Mais force reste à la loi totalitaire qui ne reconnaît aucun droit au choix personnel : seul est reconnu comme vrai musulman celui qui jeûne. L’orthodoxie d’institution – les dignitaires – et l’orthodoxie de masse – le corps communautaire – exercent là sur les comportements une double surveillance et censure.

Il n’y a peut-être pas de commune mesure entre la pratique ignoble de la lapidation des femmes et celle du ramadan. Mais il y a entre elles ce rapport que le discernement doit savoir établir entre une radicalité générale et l’un de ses excès les plus extrêmes. Ici et là, ce qui se manifeste est une violence infligée à la personne humaine au nom de la religion. L’islam n’a pas commencé de dénouer le rapport qui unit la violence et le sacré.

Chacune de ses pratiques en porte la marque infamante, à des degrés certes très divers mais toujours repérables. Les cinq prières quotidiennes exigées à heure fixe ? Une violence morale faite au jugement personnel d’un être humain qui pourrait prétendre choisir les moments qu’il veut consacrer à sa vie spirituelle. Le pèlerinage à La Mecque ? Une violence symbolique et politique par laquelle l’islam mondial est maintenu inféodé à la tutelle du wahhabisme saoudien.

Il ne s’agit pas de condamner ces pratiques rituelles – jeûne, prière, pèlerinage – en tant que telles. Elles peuvent offrir un support efficace au besoin éprouvé par tel individu de mener une vie spirituelle (étant bien entendu que celle-ci peut aussi se conduire hors de tout champ religieux).

Mais qu’est-ce que les musulmans attendent pour les déclarer libres ? Contrairement à l’objection courante, cela n’atomiserait pas la communauté, mais la ferait passer de l’état clos de l’uniformité à l’état ouvert de la diversité. Et contrairement à une autre objection, cela ne détruirait pas l’autorité de Dieu, mais obligerait chaque conscience à aller chercher cette voix divine dans sa propre intériorité. Enfin, cela permettrait à l’islam de sortir de sa logique générale de radicalité et de violence dont la sentence de lapidation contre laquelle nous nous insurgeons aujourd’hui n’est qu’un extrême.

Si cette culture religieuse de l’islam ne change pas, elle continuera de se déconsidérer aux yeux du monde. Car de tels excès monstrueux ne peuvent évidemment pas surgir n’importe où et il serait trop facile de les considérer comme des phénomènes n’ayant – selon la formule consacrée par les bien-pensants – « rien à voir avec l’islam ». Ils ne sont que la grimace la plus affreuse d’une religion qui passe son temps à se caricaturer elle-même. « Qui bene amat bene castigat« , qui aime bien châtie bien.

Abdennour Bidar, professeur de philosophie en classes préparatoires à Sophia-Antipolis (Alpes Maritimes)

(Article paru dans l’édition du 31.08.10 du journal Le Mon

Lire aussi :

http://mdame.unblog.fr/2010/09/04/linquisition-contre-les-non-jeuneurs-continue/?preview=true

Le mythe de la « hijrah », l’installation en pays musulman,

Posté : 2 septembre, 2010 @ 3:27 dans Religion, RELIGIONS du LIVRE | Pas de commentaires »

 

Rêve d’Islam

Moussa, prénom musulman d’un Français converti à l’islam depuis huit ans, ne pouvait s’accommoder de l’islam « modéré » qui prévaut selon lui en France. Formé dans le génie civil, le jeune homme de 25 ans a pensé un temps s’installer en Egypte pour y apprendre l’arabe et le Coran. Puis, « malgré un niveau d’anglais plutôt moyen », il a cherché du travail dans un pays du Golfe, afin de pouvoir pratiquer sa religion « de la meilleure façon ». Il vit aujourd’hui dans les Emirats arabes unis avec sa femme franco-portugaise, également convertie. Et n’envisage pas de revenir en France : « Trop difficile », estime-t-il. Même s’il lui manque, dans l’ordre, « sa famille et le pain ».

Comme en écho à certaines positions défendues lors du débat sur l’identité nationale, qui a prospéré ces dernières semaines, Moussa est de ces musulmans français qui considèrent que « la France et l’islam sont incompatibles ». Tous ne franchissent pas le pas comme lui. Le phénomène, que les chercheurs ne se risquent pas à chiffrer, demeure d’ailleurs marginal dans la communauté musulmane. Mais, le mythe de la « hijrah », l’installation en pays musulman, parcourt de manière insistante les salles de prière et les mosquées de France.

Sans comparaison avec le « retour au pays » idéalisé par les populations immigrées de la première génération, ce nouvel horizon, popularisé par les tenants du salafisme, un courant rigoriste de l’islam, traverse des populations, dont les « origines » sont lointaines ou inexistantes dans les pays rêvés. Une pratique orthodoxe de la religion musulmane ajoutée aux discriminations réelles ou ressenties dans la vie professionnelle et sociale constitue les moteurs de ces expatriations d’un nouveau genre.

L’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, confirme cette tendance, tout au moins dans le discours : « Les jeunes des nouvelles générations envisagent la hijrah pour trouver du travail et pratiquer l’islam de manière visible tout en passant inaperçus. Certains vivent en effet leur religiosité en France avec douleur à cause du climat médiatique et sociétal. »

Le cas de Moussa est symptomatique de ce déracinement volontaire. Tenant d’un islam rigoriste, le jeune homme arbore depuis sa conversion une barbe longue et fournie mais récuse le qualificatif de « salafiste ». « Pour moi, l’islam est unique et il n’y a pas un islam plus « rigoriste » qu’un autre », insiste-t-il, dénonçant toutefois l’islam « du juste milieu » qui, en Europe, autorise les musulmans à adapter une partie de leurs pratiques au contexte socioculturel dans lequel ils vivent.

Plutôt que de devoir en rabattre sur ses nouvelles pratiques religieuses, embrassées l’année du bac à la suite de la conversion de son frère aîné, le jeune homme, originaire de la région lyonnaise, a donc préféré l’exil. Pour lui, qui souhaite prier cinq fois par jour aux horaires réglementaires, le contexte professionnel français était inadapté. « Je n’en veux pas à la société française, mais quand même ! Les entreprises refusent d’accorder une pause de cinq minutes aux musulmans pour prier alors qu’elles autorisent les pauses cigarettes ! », regrette le jeune homme, qui, malgré des expériences professionnelles plutôt satisfaisantes en France, assure aussi que certains emplois lui ont été fermés du fait de sa religion. « Certains patrons craignaient que le jeûne du ramadan me rende moins efficace un mois par an. »

Revendiquant un islam « ouvert », Khaled confirme en partie ces difficultés. Longtemps, il a prié « en cachette dans un bureau vide et pas forcément à la bonne heure ». Aujourd’hui, chaque fois que résonne l’appel à la prière, il prend cinq minutes pour se rendre à la salle de prière située dans son entreprise. Un soulagement pour ce jeune cadre en informatique de 31 ans, installé depuis deux ans à Dubaï.

Originaire de Lille, Khaled reconnaît qu’il est parti dans le Golfe « pour des raisons professionnelles « , mais qu’il hésite à rentrer en France « pour des raisons religieuses ». « Le retour en France serait difficile, estime-t-il, car la France a un problème avec l’islam. Ce n’est pas totalement négatif car cela prouve qu’il y a une prise de conscience du peuple français. Mais les débats actuels prouvent que nous sommes encore loin du compte. » Pour lui, « l’histoire du voile intégral est un exemple de cette crise ; cette pratique est très marginale, il n’y a pas à légiférer sur ce sujet. La réalité est qu’il est difficile pour un Français d’origine maghrébine de s’intégrer, y compris professionnellement ». Malgré tout, il sait qu’il rentrera un jour en France. « Simplement parce que je suis français et que ma famille y vit ! »

Ce « climat » incite aussi Meriem (prénom d’emprunt d’une catholique convertie en 1997) et son mari Abdellak, installés dans le sud de la France, à faire le grand saut l’été prochain. Le couple et ses trois filles partiront vivre en Algérie, pays d’origine d’Abdellak. S’il défend l’envie d’un « retour aux sources » et la conviction que …

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Hichamo

19 janvier 2010 17:56

Re: Rêve d’Islam

(suite)… conviction que « les opportunités professionnelles se trouvent aujourd’hui dans les pays du Sud », cet informaticien de 46 ans justifie aussi son prochain départ par « la pression et la suspicion qui pèsent sur les musulmans » en France. « Je n’en ai pas personnellement souffert, reconnaît-il, mais je le sens dans les discours politiques et dans les médias. » « Les musulmans se sentent humiliés en permanence. Je ne veux pas que mes filles vivent dans ce contexte. »

L’installation en Algérie convient aussi à sa femme, mal à l’aise dans sa pratique religieuse. Venue par étapes à la religion musulmane, cette mère de famille, qui travaille dans un service public, aimerait aujourd’hui porter le voile. Impossible au travail et difficile dans la vie de tous les jours, où elle avoue avoir du mal à se « défaire du regard des gens et de sa famille ». « Cela me manque, car c’est un acte de foi. En Algérie, je le porterai, y compris pour travailler », assure la croyante. « En France, on peut bien vivre son islam, concède-t-elle, à condition de ne pas trop demander. » Elle déplore qu’une femme voilée ne puisse pas travailler et que ses filles ne puissent pas manger de viande halal à la cantine.

Dans ce contexte, certains musulmans regardent avec envie les pays anglo-saxons, qui constituent parfois une première étape avant un départ en terre d’islam. Après un an et demi de stage en Angleterre, Samy B. en est revenu enthousiaste. « Tout le monde pratiquait sa religion sans problème, il y avait une mosquée sur le campus, personne ne s’étonnait de voir un homme avec une barbe un peu longue… En France, on parle de liberté religieuse mais j’ai l’impression que la laïcité est mal comprise. » D’origine tunisienne, ce Parisien pur jus a fini par s’agacer de chômer le lundi de Pentecôte et de travailler le jour de l’Aïd (fête du sacrifice) ou de ne pouvoir s’absenter pour la prière du vendredi. Puis a de plus en plus mal supporté l’ambiance « la France tu l’aimes ou tu la quittes ».

Faute de pouvoir changer « la mentalité des manageurs et des Français », il a cherché du travail dans le Golfe. En France, jure-t-il, malgré son DEA et son diplôme d’ingénieur, il lui aurait fallu quinze ans pour obtenir les responsabilités qu’il a acquises en quelques années à Dubaï.

A cette accélération de carrière s’est ajouté un épanouissement spirituel. « Aujourd’hui, je ne me cache plus pour vivre et pratiquer ma religion, ce qui me permet de mieux avancer à tous les niveaux. » Lui n’a pas renoncé à revenir, notamment lorsque ses futurs enfants seront scolarisés. « Et puis, le Vélib et le métro me manquent », assure-t-il en riant.

Ces parcours mûrement réfléchis et plutôt réussis ne doivent pas cacher la réalité de la hijrah, qui demeure inaccessible pour la plupart des candidats au départ. L’installation en pays musulman suppose, comme toute expatriation, de pouvoir monnayer son potentiel. « Si on veut travailler dans les Emirats, mieux vaut être diplômé et parler anglais », rappelle Khaled, qui avoue maîtriser davantage l’anglais que l’arabe. « Ce n’est pas parce que je suis musulman que l’on m’a laissé entrer. Ici, il n’y a pas de passe-droit pour les musulmans, les visas sont professionnels. » Pour les non-diplômés, la concurrence avec la main-d’oeuvre asiatique est féroce.

D’autres pays, comme l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Syrie ou le Yémen attirent aussi les convoitises. Davantage choisis par ceux des musulmans qui souhaitent approfondir leur connaissance de l’islam et de la langue arabe, ces pays délivrent un visa étudiant. Mais ces visas ne sont pas renouvelés indéfiniment et, malgré le coût de la vie peu élevé, les contraintes économiques finissent par s’imposer et accélèrent les retours. « Les expatriés rentrent au bout de quelques années. Ils se rendent compte que la France est un pays libre avec des avantages sociaux non négligeables ! », commente M. Oubrou. Ces exils avortés sont connus de la communauté musulmane, mais rares sont ceux qui acceptent d’en parler.

Autre obstacle : les gouvernements des pays concernés ne voient pas toujours d’un bon oeil l’arrivée de musulmans pieux, susceptibles de verser dans le radicalisme ou l’islamisme. « Dans la banlieue du Caire, des Français musulmans sont montrés du doigt par les Egyptiens qui les trouvent trop radicaux dans leurs pratiques », explique le chercheur Franck Frégosi. Une suspicion que l’on observe aussi de la part des gouvernements dans les « pays d’origine ». « Je n’aurais pas voulu m’installer en Tunisie, où l’on surveille de près ceux qui fréquentent assidûment la mosquée », témoigne Samy.

Le cas du Franco-Algérien Ould Aïssa Charef illustre la sensibilité de cette question. Installé en Arabie saoudite en 2001 pour approfondir ses connaissances de l’islam à l’université du roi Abdel Aziz, il a été détenu un an dans une prison saoudienne. Soupçonné de « terrorisme », il a été libéré en novembre 2009 sans qu’aucune charge ait été retenue contre lui.

Stéphanie Le Bars. LeMonde

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Collé à partir de <http://www.yabiladi.com/forum/reve-islam-66-3586003.html>

L’islam est-elle une religion comme une autre ?

Posté : 13 juin, 2010 @ 6:46 dans Religion | Pas de commentaires »

Emmissions télévision de M. Marchand

http://www.youtube.com/watch?v=YmxLvQsiU4Q

http://www.youtube.com/watch?v=Vvl3K2LFhnI

http://www.youtube.com/watch?v=wQE9Ie3sERg

http://www.youtube.com/watch?v=IV6K0xPTUps

René Marchand sur l’islam

Posté : 13 mai, 2010 @ 12:53 dans Religion | Pas de commentaires »

 

http://www.youtube.com/watch?v=YmxLvQsiU4Q

http://www.youtube.com/watch?v=Vvl3K2LFhnI

http://www.youtube.com/watch?v=wQE9Ie3sERg

http://www.youtube.com/watch?v=IV6K0xPTUps

Noël sanglant pour les coptes égyptiens

Posté : 9 janvier, 2010 @ 12:44 dans Religion | Pas de commentaires »

Au Caire, Tangi Salaün

Le pape Chenouda III, actuel primat de l'Église copte orthodoxe, lors des cérémonies de Noël.
Le pape Chenouda III, actuel primat de l’Église copte orthodoxe, lors des cérémonies de Noël. Crédits photo : AFP

Sept personnes, dont six chrétiens, ont été abattues mercredi soir en Haute-Égypte.

Noël sanglant pour les coptes égyptiens dans Religion coeur- Dans un pays secoué depuis des années par des troubles confessionnels, le sang des coptes a une nouvelle fois coulé, au moment où la minorité chrétienne (environ 8 % de la population) célébrait le Noël orthodoxe. L’attaque s’est déroulée mercredi à Nag Hammadi, une ville aux trois quarts chrétienne, à 80 km au nord de Louxor. D’après des témoins, trois hommes circulant en voiture ont ouvert le feu sur des fidèles qui sortaient de la principale église de la ville après la messe de minuit.

«Je me dirigeais vers l’évêché, lorsque j’ai vu un homme tirer à l’arme automatique sur tous les coptes qui passaient», a témoigné l’évêque Kyrillos, qui venait de célébrer la messe. Un agent de sécurité musulman et six fidèles ont été tués, plusieurs autres grièvement blessés. Selon l’évêque, de nombreux coptes de la ville ont été menacés ces derniers jours. Lui-même aurait reçu un SMS disant : «C’est ton tour». «Les églises auraient dû être mieux protégées», accuse-t-il.

Un jeune copte blessé lors de l'attaque de Nag Hammadi.
Un jeune copte blessé lors de l’attaque de Nag Hammadi. Crédits photo : AP

«Le silence du gouvernement»

Dans cette région connue pour sa tradition de târ, la vendetta, où crimes de sang et d’honneur sont fréquents, indépendamment de la question religieuse, l’attaque aurait été menée en représailles au viol présumé d’une musulmane de 12 ans par un chrétien dans un village proche de Nag Hammadi, en novembre. Après cette agression, des maisons et des pharmacies appartenant à des coptes avaient été incendiées. Tous les émeutiers ont été acquittés.

Selon une source sécuritaire, le principal assaillant de mercredi, présenté comme Mohammed Ahmed Hussein, un musulman de Nag Hammadi, est «un criminel connu des services de police» et l’attaque aurait eu lieu «dans une rue commerçante», et non devant l’église. Pour les autorités, qui cherchent systématiquement à minimiser la portée de ce genre d’agressions, assurant contre toute évidence qu’il n’y a pas «de problème confessionnel» en Égypte, l’affaire est entendue : c’est une «simple» vendetta.

Mais elle réveille des souvenirs douloureux : le massacre d’al-Kocheh (20 morts), près d’Assiout, où les coptes avaient été méthodiquement pourchassés dans les rues du village il y a dix ans presque jour pour jour ; ou les attaques visant des églises, à Alexandrie à plusieurs reprises ces dernières années, comme à Abou Korkas, près de Minîéh, où neuf jeunes fidèles ont été abattus en 1997. À cette époque, les Gama’at al- Islamiya, les groupes islamistes armés, faisaient régner la terreur dans cette région, l’une des plus pauvres d’Égypte.

Plus encore, c’est la réaction des autorités qui insupporte les coptes. Plusieurs milliers d’entre eux ont manifesté leur colère jeudi à Nag Hammadi aux cris de «non à l’oppression», et affronté la police devant l’hôpital. «On ne peut pas nier qu’il y ait une dimension religieuse quand des fidèles sont visés devant une église», proteste l’un d’eux à la télévision.

Cette agression donne une résonance particulière à la création cette semaine d’un Comité national contre la violence sectaire, à l’initiative d’associations des droits de l’homme, de partis politiques et de personnalités égyptiennes. «L’Égypte a été le théâtre ces derniers temps d’une escalade sans précédent des violences visant des citoyens sur la base de leur seule identité chrétienne», expliquent ses fondateurs dans un communiqué. Selon eux, le «silence du gouvernement», le «laisser-faire des services de sécurité» et l’impunité des agresseurs, dont «aucun n’a jamais été condamné ni même jugé», peuvent être interprétés comme «une marque de soutien aux agresseurs».

                                ———————————

Commentaire d’un internaute

Deux associations vouées à la défense des chrétiens martyrisés quotidiennement de par le monde sont particulièrement recommandables compte tenu de leur travail remarquable, de leur efficacité et de leur scrupuleuse gestion exemplaire de leurs actions et des fonds des donateurs :

- L’Oeuvre d’Orient, 20, rue du Regard – 75.006 Paris, Tèl : 01.45.48.54.48
.- Aide à l’Eglise en Détresse, 29 rue du Louvre 78.750 Mareil-Marly, www.aed-france.org

Merci au médiateur de publier.

Un internaute de 85 ans, indépendant, fidèle depuis des décenies à ces deux associations triées parmi d’autres pour leur éthique exemplaire.

    retour au site fleche_064 dans Religion            source :Les manants du roi

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Du « clocher » et du « minaret »…

Posté : 8 janvier, 2010 @ 6:45 dans Religion | Pas de commentaires »

Les chroniques du Général Pierre Marie Gallois

De la réciprocité et des jeux d’équilibristes… Petit exercice de mémoire : le 23 mars 2008, la première église du Qatar entrait dans l’histoire… Eglise « sous conditions »… Et la Du « clocher » et du « minaret »… dans Religion eglise-qatar« bienpensance » de nos temps difficiles n’ y trouvait rien à redire. Cloches et croix  n’étaient pas invitées comme il est la règle dans tous les pays du Golfe… 

Au pouvoir depuis 1995, l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, a choisi la voie de l’ouverture, offrant il y a 8 ans un terrain pour la construction d’une église.

Une ouverture bien encadrée, après 14 siècles d’interdiction… : une église sans croix ni clocher, « interdite » aux qatari, construite en « banlieue » afin de ne pas choquer les « autochtones » partisans de l’interprétation wahhabite de l’islam sunnite, mais répondant à « un droit de l’Homme fondamental garanti par l’islam » qui doit réserver « des lieux de culte aux différentes religions (monothéistes) » selon   Abdel Hamid Al-Ansari, ancien doyen de la faculté de la charia (loi islamique) à l’université du Qatar. 

Une église pour les 100 à 150 000 chrétiens de l’émirat (les chiffres divergent…), alors que le

Qatar compte une population de près de 900 000  habitants dont seulement  20% seraient nés dans le pays… Une ouverture pleine de promesses puisque, en 2008, on laissait sous entendre la possibilité de construire 4 églises supplémentaires… 

En  son temps, l’ancien ministre qatari de la Justice, Najib Al-Nouaïmi, avocat, pouvait se déclarer opposé à la construction d’églises au Qatar pour des raisons à la fois « juridiques et sociales », rappelant : « De par sa Constitution, le Qatar est un pays musulman non laïc. Il aurait fallu qu’il y ait un référendum sur la construction de ces églises pour s’assurer qu’elles sont acceptées par la société » En son temps, nous n’avons pas entendu bêler toutes les bonnes âmes, offusquées tant par le référendum suisse que par les interrogations que pouvaient poser le débat sur l’identité de la France… 

Et personne ne voyait le moindre grain de sable de malice quand  le vice-Premier ministre et ministre qatari de l’Energie, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah, déclarait à l’inauguration de l’édifice.  « L’église enverra un message positif au monde…C’est un message fort qui servira l’islam. Au moment où nous réclamons la construction de davantage de mosquées et de centres islamiques en Occident, nous devons en retour être justes  envers les chrétiens vivant dans la région en les autorisant à se doter de lieux de culte »… 

Etre juste ! C’est tout ce à quoi nous sommes attachés…

Article des Manants du roi    

à suivre : Noël sanglant pour les coptes egyptiens   

 retour au site  fleche_064 dans Religion       

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Un beau dimanche des Rameaux

Posté : 8 janvier, 2010 @ 1:09 dans Les chretiens en terre d'islam, Religion | Pas de commentaires »

Un beau dimanche des Rameaux dans Les chretiens en terre d'islam eglise-qatar

Au Qatar ! Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps…
Devons-nous y voir une « contrepartie » à son entrée dans la Bourse de Londres et à quelques visées sur la vieille Europe ? Le dimanche des Rameaux a été ouverte au Qatar « Notre Dame du Rosaire »…

Intérieur et extérieur de Sainte-Marie-du-Rosaire, inaugurée à Doha samedi 15 mars.

Et ce en présence du cardinal Ivan Dias, de Rome, d’un membre du gouvernement qatari et quelques milliers de fidèles… dans leur grande majorité, philippins.

doha2 dans Religion

De gauche à droite : le vice-premier ministre, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah, l’archevêque Mounget Al Hachem, nonce apostolique pour le Qatar, et le vicaire apostolique d’Arabie Mgr Paul Hinder.

Précisons que cette grande église catholique est interdite aux « Qatari », même convertis… clause figurant sur le permis de construire.

Mais ne crions pas haro !

Le gouvernement Qatari a généreusement offert le terrain pour cette construction des temps nouveaux…

Le Vatican n’entend pas en rester là, négociant avec d’autres pays « arabes », y compris avec le Royaume saoudien, la possibilité de construire d’autres églises

 à suivre

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