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LES VICTIMES DU 26 MARS 1962 ENFIN HONORÉES SOLENNELLEMENT
Le 5 décembre 2009, marquera désormais l’aboutissement du long combat mené par l’Association des Familles de Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés. Il aura fallu à sa Présidente, Mme Nicole Ferrandis, plus de 7 années de démarches, d’entretiens, de contacts avec les élus et leurs conseillers, avec les équipes gouvernementales et présidentielles successives. Il lui aura fallu soumettre aux Présidents de la Mission Interministérielle aux Rapatriés une suite de projets, amendés, modifiés, de rédactions de messages… Il lui aura fallu argumenter, convaincre pour enfin obtenir l’adhésion, emporter l’accord… Il aura fallu aux familles éprouvées attendre plus de 47 ans après l’épouvantable tragédie pour que la mémoire de leurs Morts soit enfin » pleinement reconnue, respectée et honorée » par la Nation.Eh bien, voilà, c’est fait. Le 5 décembre dernier, à Paris, Quai de Branly, devant le Monument dédié aux » Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les Combats du Maroc et de Tunisie, M Hubert FALCO, Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants, prononçait un discours chargé d’émotion, rendant pour la première fois un hommage solennel et appuyé aux Victimes du 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger. Ces victimes avaient été laissées pour compte lors de l’apposition de la plaque à la mémoire des victimes civiles françaises. Cette lacune volontaire, cette exclusion insupportable est désormais levée. La faute est réparée… L’Histoire seule jugera le crime d’Etat… Dans quelque temps, comme l’a demandé l’Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés, la liste nominative des Français d’Algérie tombés ensemble en cette journée fatidique défilera sur la colonne centrale du Monument. Seront ensuite inscrits les noms des victimes civiles françaises au fur et à mesure de leur identification. L’ANFANOMA et FRANCE-HORIZON, qui ont soutenu de toute leur conviction cette juste cause défendue par l’Association des Familles de Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés, se réjouissent de cette excellente décision. Yves Sainsot |
Intervention de M. Hubert Falco
Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants
Samedi 5 décembre 2009
Je suis venu aujourd’hui rendre l’hommage de la République aux 25 000 soldats français tombés pendant la guerre d’Algérie, les combats du Maroc et de la Tunisie.Appelés du contingent, militaires, harkis, membres des forces supplétives, ils ont répondu à l’appel de la Nation. Ils ont servi la France à l’un des moments les plus douloureux de son histoire.Quand tout semblait vaciller, quand le pays semblait succomber aux pires divisions et aux troubles les plus graves, quand la République elle-même semblait défaillir, ils ont tenu.Nous n’oublions pas leur sacrifice, nous n’oublions pas leur mémoire. Nous voulons que plus jamais un tel conflit ne puisse se reproduire. Nous voulons poursuivre l’œuvre de réconciliation des mémoires, nous voulons construire un avenir de paix, de compréhension, de confiance et d’amitié avec nos voisins du Sud de la méditerranée.Je suis venu aujourd’hui dire la reconnaissance de la République à tous les anciens combattants d’Afrique du Nord.De 1952 à 1962, ils ont été plus d’un million et demi venus de toutes les régions de France et appelés à servir par-delà la Méditerranée, sur cette terre, si belle et si proche, qui resterait à jamais gravée dans leur cœur et leur mémoire.Ils y ont appris le devoir, le courage, la fraternité des armes. Ils ont appris combien être français exigeait de sacrifice. Ils ont vu leurs camarades tomber.Dans le bled, le désert ou le djebel, ils ont traversé les plus terribles épreuves, celles qui vous marquent à jamais et font de vous des hommes.Je veux leur dire, aujourd’hui, à tous, notre respect et notre reconnaissance.Je suis venu, aussi, rendre l’hommage de la Nation à la mémoire des civils français tombés pendant la guerre d’Algérie.Ils aimaient la France et ils aimaient cette terre algérienne à laquelle ils avaient, depuis des générations, tant donné : leur travail, leur joie et leur peine, leur vie toute entière.Le président de la République l’a dit avant moi : oui, le système colonial était injuste par nature. Mais nous n’oublions pas tous ces Français d’Algérie qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes : ils ont soigné, ils ont éduqué, ils ont cultivé la terre, ils ont construit et modelé l’Algérie contemporaine. Non, l’immense majorité d’entre eux n’était pas des colons arrogants. C’étaient des braves gens !Je suis venu, enfin, dire, aux harkis et aux rapatriés, qu’en ce jour où la France commémore les victimes de la guerre d’Algérie nous nous souvenons de ce que fut leur tragédie. Nous savons qu’elle ne s’arrêta pas le jour du cessez-le-feu, mais qu’elle se poursuivit, avec combien de douleurs et, parfois, d’horreurs.Ils durent tout quitter : les paysages qui les avaient vus grandir, les maisons qu’ils avaient construites, tout ce qu’ils aimaient et dont ils seraient, désormais, privés.Ils ont droit au respect.
Mais le respect et la reconnaissance ne se satisfont pas de mots. Il leur faut des preuves. C’est pourquoi, avec le président de la République et le Premier ministre, nous avons choisi de traduire la reconnaissance du pays en décisions et en actions.
La première, c’est la création effective de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie.
Cette fondation est destinée à mener à bien le travail de réconciliation des mémoires en particulier entre la France et l’Algérie. Elle recueillera la parole de tous ceux qui ont été impliqués dans cette période sombre de l’histoire. C’est un long travail qui s’ouvre dès aujourd’hui. Un travail pour honorer la mémoire de tous ceux qui ont souffert, un travail pour l’avenir.
Parce qu’un peuple qui n’a pas de mémoire, un peuple qui ne regarde pas son passé avec le regard exigeant de la vérité, c’est un peuple qui se ment sur lui-même, sur ce qu’il est, c’est un peuple sans avenir.
La seconde décision que nous avons prise, c’est de ne plus permettre que les harkis puissent être insultés, aujourd’hui, en 2009, dans notre pays, sans que les tribunaux ne puissent intervenir. Ils bénéficieront de la même protection face aux insultes que d’autres groupes sociaux. Eux aussi doivent pouvoir se défendre par le droit contre la haine, le racisme et le mépris, comme des faits récents l’ont montré.
Les harkis, notre pays en est fier. Ils ont tout donné, ils ont tout quitté, parce qu’ils avaient fait le choix de notre pays.
Et si l’on veut savoir aujourd’hui ce qu’est l’identité nationale, alors écoutons les harkis. Leur histoire nous dit : être français, c’est choisir la France et l’aimer par-dessus tout.
Enfin, nous avons décidé d’inscrire sur la colonne centrale du monument national du quai Branly le nom des civils français, victimes innocentes de la guerre d’Algérie.
Les premiers noms seront ceux des femmes et des hommes tués lors de la tragédie de la rue d’Isly. Puis, nous instruirons, avec méthode, au fur et à mesure des demandes, l’inscription des noms de toutes les victimes civiles innocentes de cette guerre.
Ainsi, sur ce monument, la nation rendra hommage à ses soldats, comme aux Français morts rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 et à tous nos compatriotes, victimes civiles de la guerre d’Algérie.
Nous le devons aux familles des victimes. Nous le devons à ces femmes et à ces hommes, morts parce qu’ils n’avaient qu’un seul rêve et un seul espoir : continuer à vivre là où ils étaient nés.
La guerre d’Algérie fut une guerre terrible. Elle a eu ses morts, civils et militaires, dont nous honorons aujourd’hui le souvenir. Elle a eu ses blessés. Elle a causé d’immenses souffrances, chez les Français et chez les Algériens. Elle a laissé, dans notre mémoire nationale, des cicatrices profondes.
Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est construire un avenir meilleur, de paix définitive, de compréhension et d’amitié entre les deux peuples.
N’oublions pas ce que fut la guerre d’Algérie. Non pas pour raviver les plaies d’un passé douloureux, mais pour construire une mémoire réconciliée, une mémoire sereine, une mémoire apaisée.
Pour voir des extraits vidéo du discours d’Hubert FALCO
http://www.defense.gouv.fr/defense/webtv/memoire_et_patrimoine/afn_512
Hubert FALCO dépose une gerbe en mémoire des civils et militaires « morts pour la France » (Photo JPN – droits réservés)
Rappel Alger le 26 mars 1962,
Histoire des Juifs du Maghreb (1)
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Peintures rupestres au Tassili n’Ajjer
Les religions en Berbérie
.Depuis les temps les plus reculés, les peuples berbères vouaient un culte aux forces de la nature. Ils avaient divinisé le ciel, le soleil, la lune, les plantes et les animaux.
Au Moyen-Orient, 2700 avant J-C apparut, pour la première fois, une croyance en un Dieu unique, fondée par l’Hébreu Abraham.
Cette religion fut adoptée en Egypte par les familles juives en exil et qui étaient groupées en tribus.
Au moment de « l’Exode », certaines de ces tribus, au lieu de retourner en Palestine, allèrent vers la partie occidentale de l’Afrique du Nord et parvinrent
au Maghreb.
Ce fut, d’après les historiens,les premiers juifs établis au Maghreb.
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Dès la plus haute antiquité apparaissent au Maghrebd’autres blancs de Palestine Ils y arrivèrent au Xesiècle avant notre ère à la suite de Joab -chef des armées du Roi David – poursuivant les philistins en déroute jusqu’au Maroc vers la montagne appelée Hajer Slimane, ou Hajer Soleïmane la « pierre de Salomon ») où ils fondent une ville…Tidri
L’armée de Joab est suivie -peut-être même a-t-elle été précédée- de nomades et de marchands car le roi Salomon envoie les juifs à la recherche des pays producteurs d’or.
. Nomades , aventuriers ou marchands, les juifs se sédentarisent rapidement
Il semble bien que dès la haute antiquité, les colonies juives se soient livrées à un prosélytisme très actif, dont l’histoire atteste les effets, puisque la puissance de l’expansion islamique elle-même ne parviendra pas à détruire toute trace des anciennes croyances judaïques chez les nombreuses tribus berbères.
Au moment du rapatriement en 1962 on rencontrait encore de ces tribus berbères judaïques. Il en existe d’ailleurs encore aujourd’hui dans le Rif et en Kabylie
Les juifs du Maghreb dans l’Antiquité
En ce qui a trait à l’antiquité, l’érudition juive conçoit l’arrivée des juifs dans l’Extrême-Occident en deux époques principales.
La première époque correspond à l’expansion de la navigation phénicienne, au Xe siècle avant notre ère.
D’autres juifs seraient arrivés après la destruction du royaume d’Israël par Salamanassar, roi d’Assyrie, et la déportation des dix tribus d’Israël au VIIIesiècle av. J.C.
Pour éviter la déportation vers Babylone certains d’entre eux se dirigèrent vers l’Afrique occidentale : Egypte, Libye et Maghreb.
Cependant, d’après les autres auteurs anciens, la plus importante des immigrations juives aurait coïncidé avec le développement de la colonisation phénicienne, du VIeau VII siècle AvJ-C quand ceux-ci créèrent Cartage : les marchands juifs arrivant dans les bateaux phéniciens se répandaient dans tout le Maghreb.
Enfin, au IIe siècle Av J-C les Grecs des Ptolémée qui occupaient la Palestine transfèrent en Egypte de nombreux Juifs , dont beaucoup émigrèrent en Afrique du Nord
D’ailleurs, des inscriptions en araméen sur des pierres tombales du IIIe siècle avant J.-C. y sont attestées dans de nombreux cimetières du Maghreb.
. Nomades , aventuriers ou marchands, les juifs se sédentarisent rapidement dans tout le Maghreb durant l’Antiquité.
Des ruines nombreuses s’élèvent encore , parmi lesquelles celles d’Irhir n Tidri où Israélites et Musulmans se rendent encore en pèlerinage pour y sacrifier sur la tombe vénérée du rabin Sidi Bou Is’ch’aq.
Ces ruines sont-elles les vestiges de la ville légendaire fondée par Joab pourchassant les philistins jusqu’au Maghreb extrême ?
L’histoire des juifs du Mahgreb( 2 )
Les Juifs du Maghreb de l’antiquité à l’invasion arabe
Au début de l’ère chrétienne, les romains envahissent la région, sans que les tribus juives et berbères n’opposent une très grande résistance , et donnent au Maroc le nom de Mauritanie.
Des traces archéologiques attestent d’une présence juive importante dans ces nouvelles provinces romaines
En l’an 70, Titus fait détruire le second temple de Jérusalem et
c’est la grande dispersion : la Diaspora.
De nombreux groupes fuient la répression vers la Libye (création de la communauté de Cyrénaïque) et vers l’Ouest notamment au Maroc où l’on a retrouvé des nécropoles datant du II et IIIe siècle.
D’autres furent déportés à Carthage par Titus après les événements de 70, et la diaspora devait par la suite y faire affluer de nouveaux apports.
Mais les déportés et les immigrés de la diaspora ne s’étaient pas trouvés en pays tout à fait étranger.
Carthage abritait déjà une forte colonie juive qui y jouait un rôle important.
La découverte à la fin du 19ème siècle, des vestiges de la fastueuse synagogue de Hammam-Lif, et ses fabuleuses mosaïques a donné la preuve archéologique de leur prospérité au cours de la période romaine.
En l’an 115, les romains tentent de limiter les libertés religieuses des Juifs et de repousser aux frontières les berbères. Juifs et Berbères s’allient alors contre les romains qu’ils repoussent.
Une nouvelle offensive romaine en 118, dévastatrice, pousse Juifs et Berbères vers l’ouest et le désert. Certaines communautés s’y arrêtent (protection, accueil ?).Les groupes se fractionnent et sont désormais présents dans tout le Maghreb. Parallèlement à cette dispersion, les communautés se renforcent
Période pré-islamique
Au début du Ve siècle , les Vandales commencent à envahir le Maghreb et , en 430 , chassent les Romains de l’Afrique du Nord.
Sous l’occupation vandale les juifs connaissent une très grande liberté de culte et ce pendant un siècle.
En 533 , les chrétiens de Byzance envahissent à leur tour le Maghreb.
Les juifs vont alors connaître une période très sombre , avec conversions forcées , brimades , culte restreint et persécutions , ce qui n’empèchera pas , au début du VIIe siecle , l’arrivée de juifs persecutés par les Wisigoths en Espagne et qui viennent s’installer en Afrique du Nord.
D’après saint Augustin, au moment de la conquête musulmane, la majeure partie de la population d’Afrique du Nord était de confession juive.
Conclusion
Les juifs d’aujourd’hui descendent-ils des tribus berbères judaïsées avant les conquêtes byzantines puis arabes ou sont-ils les descendants de juifs palestiniens ou espagnols ayant trouvé refuge parmi ces tribus berbères ?
Certains historiens considèrent que les berbères judaïsés ne constituent qu’une fraction très minoritaire des Juifs d’Afrique du Nord. En étudiant systématiquement les traditions anciennes, ils parviennent à la conclusion qu’il y a peu de preuves confirmant la thèse des Berbères judaïsés.
D’après eux, la plupart des communautés se formèrent beaucoup plus tard, grâce à l’arrivée de commerçants juifs à l’intérieur du pays. Bien qu’il n’exclue pas qu’il ait pu exister des Berbères judaïsés.
Dans une étude récente basée sur des données linguistiques et ethnographiques importantes, Paul Wexler, professeur à l’université de Tel-Aviv, a réexaminé cette question, pour aboutir à la conclusion que la grande majorité des Juifs sépharades descendraient d’habitants d’Afrique du Nord convertis au judaïsme et installés en Espagne. Si l’hypothèse de Wexler était exacte, il en découlerait que la plupart des Juifs d’Afrique du Nord descendraient de Berbères convertis.
Cependant, des études de génétique des populations menées depuis la fin des années 90 sur les populations juives auraient apparemment établi que la plupart des Juifs, ashkénazes, séfarades, et orientaux, partargeraient des origines communes ce qui rendrait caduque l’idée d’une origine uniquement berbère pour les Juifs d’Afrique du Nord.
Les tribus juives perdues » du Maghreb… alarecherchedesdixtribusperdues.doc
Quand le Maghreb était chrétien
LE MAGHREB
À observer l’Afrique du Nord actuelle, on conclut hélas trop vite qu’elle est orientale. Or quelles sont les origines profondes du Maghreb ? La question a été maintes fois traitée, et la réponse historique est toujours la même : l’Afrique du Nord fut chrétienne et appartenait à l’Empire romain.
L’Afrique du Nord et les invasions
Le Maghreb musulman d’aujourd’hui fut largement chrétien autrefois.
Son nom d’ailleurs signifie le Couchant ou Occident en arabe (Al-Maghrib)
Début du Christianisme au Maghreb<
Durant tout le premier siècle, la religion chrétienne s’étend sur la Berberie, province romaine .
D’abord, elle est combattue par le pouvoir impérial romain ; les persécutions suivent de peu la propagation de cette nouvelle religion et les Berbères offrent de nombreux martyrs à la cause chrétienne.
Il semble que le christianisme ait gagné le Maghreb dès la fin du premier siècle, notamment à partir des communautés juives qui s’y trouvaient en diaspora ainsi que par les relations que cette région entretenait avec le Moyen-Orient comme avec la rive Nord de la Méditerranée.
Les premiers indices connus de la présence de l’Eglise en Algérie remontent à la fin du II° siècle. Ils sont essentiellement constitués par les témoignages des martyrs..
Acte de naissance du christianisme au Maghreb
Le 17 juillet 180, un groupe de chrétiens comparaît devant le proconsul romain de Carthage. Leur martyre signe l’acte de naissance d’une église vigoureuse où « indigènes » et colons romains sont étroitement mêlés.
Amphithéâtre de Cartage où furent executés les premiers martyres.
Le christianisme, est né comme toujours de par le monde, dans les synagogues juives où il fut importé par les voyageurs et les marchands, ils se répandit rapidement en Afrique du Nord, essuyant immédiatement de terribles persécutions.
Le sacrifice de http://www.kabyle.com/local/cache-vignettes/L123xH124/milziade-619bc.gifla jeune Perpétue et de son esclave Félicité, au mois de juillet 203, ne fut que l’une des étapes les plus connues de cette geste sanglante.
Sainte Perpétue est la Patronne de l’église Notre-Dame de Vierzon, où on trouve des reliques de la sainte.
Histoire du martyre de ces saintes
« Le sang des martyrs est semence de chrétiens.» ( citation de Tertullien)
En 313, l’empereur Constantin proclame enfin la liberté religieuse ; dès lors, les Berbères christianisés vivent leur foi au grand jour.
A cette époque, on dénombre plus de quatre cents évêchés et les églises fleurissent sur le sol berbère
De grandes personnalités berbères émergent et contribuent au rayonnement du christianisme,
Parmi eux Tertullien, le premier auteur chrétien au monde de langue latine, ainsiqu’Apulée, Donat et surtout saint Augustin (354-430), un des plus grands docteurs de l’Eglise.
Si certaines tribus choisissent cette nouvelle religion, comme d’autres auparavant avaient embrassé le judaïsme, plusieurs continuent de pratiquer les rites païens ou animistes hérités de coutumes ancestrales ainsi que de croyances puniques.
Une grande figure : Saint Augustin
Saint Augustin est la grande figure qui a fait la gloire de l’église du Maghreb et plus particulièrement de l’Algérie.
Né à Taghaste (l’actuelle Souk Ahras) en 354, son père était un berbère païen et sa mère une fervente chrétienne.
Il fit une bonne partie de ses études à Madaure à l’Est de Constantine, puis à Carthage.
Sous l’influence de sa mère Sainte Monique, après une vie passablement dissolue, il se convertit à la foi chrétienne en 387 et devint par la suite évêque d’Hippone de 397 à 430, date de sa mort.
Il a laissé une oeuvre écrite considérable qui a eu une grande influence sur la pensée religieuse de l’époque : des sermons, des commentaires de l’Ecriture et des méditations. Le livre des « Confessions » est le plus connu .
De lui, on a dit qu’il a formé l’intelligence de l’Europe.
Savons-nous qu’il y eut un pape berbère saint Victor 1er (189-199) et un empereur romain et non des moindres, Septime Sévère (193-211) !
Le Pape berbère Melchiade
Ignorons-nous que, lors du premier concile de Carthage, en 200, soixante-dix évêques d’Afrique proconsulaire (la Tunisie actuelle) y assistaient? L’Italie n’en comptait alors que trois, l’Espagne quatre et jusque vers 250, un seul en Gaule, celui de Lyon. De là vient sa prépondérance comme Primat des Gaules..
Dans les «Chroniques N’Imazighen»,, 1999, l’auteur prenant comme source Henri de la Bastide , assène qu’au cinquième siècle, l’Eglise d’Afrique du Nord compterait plus de six mille quatre cents saints et trois cent seize évêchés !
L’Afrique du Nord est une des régions de l’empire romain où les évêchés sont les plus nombreux : il y en aura plus de 600 au VIe siècle au moment de l’invasion arabe.
Il reste de nombreux vestiges archéologiques chrétiens dans tout le Maghreb mais cela sera une autre page…
TIMGAD
Où se trouvent les vestiges de la cathédrale de Saint Augustin
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L’islamisation du Maghreb
Les Berbères
Pendant des siècles de présence étrangère, aucun occupant n’est parvenu à entamer le fond de la culture berbère, même si dans certains cas, on peut parler d’une certaine forme de romanisation et de christianisation. Celle-ci reste en fait limitée à certains groupes d’autochtones : Saint Augustin et Tertulien ne sont pas une preuve de l’assimilation. De même, l’emploi de la langue de l’occupant, comme le punique ou le latin, n’implique pas l’acquisition d’une culture. L’Afrique du Nord est restée berbère, « malgré les greffes » (Mohsen Toumi).
Un tel fiasco se justifie, semble-t-il, par la résistance des Berbères, dont les formes sont militaires, politiques et culturelles.
En sera-t-il ainsi sous les Arabo-musulman ?
La conquête arabe
Au VII siècle les Arabes débordent de la péninsule arabique et se lancent, sabre à la main, à la conquête de « l’île du Maghreb » pour répandre le Coran et soumettre tous les peuples à la foi islamique.
L’arrivée inopinée des arabes et leurs succès bouleversèrent le cours des choses tant pour le monde berbère que pour le populations chrétiennes et juives romanisées.
Mus par l’obligation de divulguer et répandre le contenu du Coran, les Arabo-musulmans inaugurent une longue période de conquête. Leur triomphe au Moyen-Orient et en Asie mineure les encourage à se diriger vers le Maghreb.
Première expédition
En 670, sur ordre de Amr, (gouverneur d’Egypte), Uqba arrive en Tunisie à la tête d’une armée de dix mille cavaliers.
Stratège averti, il choisit un plateau au centre de la Tunisie pour y fonder Kaïrouan (considérée par certains comme la quatrième ville sainte de l’Islam). Il continue ensuite sa marche vers le nord.
A un certain moment, Uqba est rappelé au Caire et remplacé par un autre chef qui mène une politique modérée, parvenant même à s’attacher certaines tribus berbères, avec à leur tête Kusayla.
Par la suite, Uqba rejoint à nouveau les troupes musulmanes en Afrique(682) pour achever la conquête de l’Ouest africain. Mais de retour à sa base, il rencontre la résistance de Kusayla, et meurt en 683.
Cette résistance berbère oblige donc les Arabo-musulmans à se retirer vers la Tripolitaine (Lybie).
Deuxième expédition
C’est au cours de cette seconde expédition que la Numidie orientale connut les premiers raids de l’armée arabe. Vers 666, les troupes abes, après leurs razzias à Djerba et Bizerte, déferlent sur Hippone. Protégée par de solides remparts et défendue par les forces byzantines des chrétiens le siège de la citée fut de courte durée mais les Arabes ne la quittèrent qu’après l’avoir en partie incendiée.
Le chrétien Koceïla.
La fondation de Kairouan, en 670, par Okba Ibn Nafî, marque définitivement l’installation des Arabes en Afrique. Les soldats de l’islam semblent invincibles.
Mais les Byzantins puis les Berbères commandés par le chrétien Koceïla, leurs opposèrent une vive résistance, et leur infligèrent de sévères défaites.
De 681 à 682, Okba Ibn Nafî, de retour en Afrique entreprend la conquête de toute l’Afrique du Nord et au passage libère Kairouan précédemment occupée par Koceïla.Le prince chrétien berbère sera finalement battu et fait prisonnier aux environs de Tlemcen.
Okba Ibn Nafî reprend sa chevauché jusqu’au rivage de l’Atlantique, où faute de territoire à conquérir il lance son cheval dans les flots jusqu’au poitrail et termine son expédition en prononçant ces fameuses paroles :
« Dieu de Mohamed, si je n’étais arrêté par les flots de cette mer, j’irais jusque dans les contrées les plus lointaines porter la gloire de ton nom, combattre pour ta religion et anéantir ceux qui ne croient pas en toi… ».
Vers 685, alors que Koceïla est parvenu à se libérer, Okba Ibn Nafî et son armée, de retour vers Kairouan, sont décimés par les forces du chef berbère près de Biskra.
Les berbères chancellent mais ne sont pas encore battus. Quant aux byzantins chrétiens, ils semblent très éprouvés par les escarmouches des arabes. Le sort de la Numidie est alors sérieusement compromis.
L’heure parut donc favorable pour les indigènes juifs et païens de se débarrasser définitivement de la domination étrangère qui durait depuis plus de 7 siècles. Ils décident alors de prendre leur destin en main en s’opposant à l’occupation de ces nouveaux conquérants venus d’Orient.
Lors d’une deuxième attaque arabe en 686, le chef berbère chrétien Koceïla meurt à son tour et les Arabo-musulmans entrent de nouveau à Kaïrouan, qu’ils abandonnèrent de nouveau après une contre-offensive des troupes chrétiennes.
C’est l’arrivée dans la région du chef Ibn Numan qui ouvre la voie à l’achèvement de la conquête. Il reprend Kaïrouan en 691, s’élance à l’assaut de Carthage, et la conquiert en 692.
Néanmoins, avec l’aide des Byzantins, les tribus berbères du Nord s’organisent sous la direction de la Kahena , princesse et chef de tribus judaïsées dont le nom est maintenant l’emblème de la dignité berbère.
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1957 MELOUZA un Oradour sur Glanes
Génocide de la mechta Kasba –
Village de MELOUZA
Bilan: 315 morts, 150 blessés.
Motif invoqué : refus de soumission au F.L.N.
Nous sommes le 28 mai 1957, dans le village de Melouza en Kabylie. La cible du FLN, ce n’est plus les Européens cette fois, mais ses propres frères. C’est à Melouza en effet que le FLN a décidé de « punir » le MNA, l’organisation rivale qui lui fait de l’ombre dans la région.
Au début de l’après-midi , sous les ordres de Mohamedi Saïd, ( ancien de l’abwer, le renseignement allemand pendant la seconde guerre mondiale) commandant de la willaya 3, une bande F.L.N. , renforcée par de nombreux habitants des environs, prélevés de force, encercle la partie est du douar.
Ce petit territoire comporte une population de 3395 habitants groupés en 5 mechtas; son centre est la mechta Kasba où vivent 700 personnes. Les rebelles fouillent chaque mechta, pillent, extirpent les hommes et les jeunes gens qu’ils refoulent jusqu’au lieu du massacre. En fin d’après-midi, tout le monde est parqué dans la mechta, et dès la tombée de la nuit commence l’exécution systématique de tous les hommes présents. Saahnoun ordonnera à ses hommes de massacrer tous les civils.
« Et c’est le massacre, la folie sanguinaire. Au fusil, au couteau, à coups de pioche, les fellaghas taillent en pièces leurs prisonniers… Des flots de sang s’écoulent maintenant des maisons transformées en abattoirs humains. Le massacre dure une demi-heure à peine. Aux cris, aux supplications, aux coups de feu, aux hurlements des djounouds déchaînés succède un silence pesant. Abdelkader Sahnoun réunit ses hommes. Il faut fuir. Maculés de sang, les yeux égarés, ils regagnent la zone Est. »
La tuerie se termina vers 16 heures… C’est le groupe d’un nommé Chaffaï qui aura la charge d’achever les blessés. Peu après, les femmes maintenues à distance se précipitent
« Hagardes, se déchirant le visage de leurs ongles, comme prises de folie, elles allaient d’une maison à l’autre, glissant dans des flaques de sang gluant, retournant les cadavres pour retrouver un fils, un frère, un mari. Le village n’était plus qu’un hurlement. Dans chaque gourbi, le même spectacle. Des corps affreusement mutilés, des cadavres dont le visage gardait l’empreinte d’une terreur indicible, et du sang partout, en mares, en plaques, en traînées sur le sol et sur les murs. Et flottant dans l’atmosphère, cette odeur lourde, chaude et fade, du sang et des corps en décomposition. »
Dans les maisons et les ruelles transformées en abattoir, l’armée française, à son arrivée sur les lieux deux jours plus tard, dénombrera 315 cadavres.
Le martyre de Melouza fut abondamment exploité par la propagande de la gauche française, qui expliqua le massacre par les sentiments profrançais des habitants du village, alors qu’il s’agissait d’un conflit fratricide. Les vistimes étaient des maquisards ARABES
Le « général » Bellounis, effrayé par le carnage, demanda quelques jours plus tard un rendez-vous au capitaine Combette, responsable de la région et lui annonça qu’il se ralliait à l’armée française.
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