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Archive pour la catégorie 'Le débarquement de Provence Aout1944'

Le débarquement de Provence

Posté : 28 août, 2009 @ 11:52 dans histoire, Le débarquement de Provence Aout1944 | 2 commentaires »

  La participation française au débarquement en

Provence  (août 1944)

Dès août 1943 à la conférence de Québec un plan américain de débarquement en Provence,
complémentaire de celui de Normandie est étudié.

Lors de la conférence de Téhéran (novembre 1943), Staline se montre d’accord avec ce plan dont l’application soulagerait d’autant le front soviétique. Churchill y est opposé, lui préférant la priorité aux opérations déjà engagées en Italie, pour attaquer directement le Reich par le sud. C’est finalement le président Roosevelt qui tranche pour un second front dans le sud de la France. Ce sera l’opération Anvil, rebaptisée Dragoon, 

                   Le débarquement de Provence dans histoire DebarqProvenceCarte

Le 15 aout 1944, l’opération qui portait comme nom de code Dragoon fut le débarquement en Provence des troupes alliées entre un secteur allant de Toulon et Cannes. A l’origine appelée Anvil, le nom de cette opération fut changé en Dragoon par Winston Churchill car il était contre ce débarquement qu’il assimilait à  des dragonnades. En fait, il aurait préféré tenter une percée des troupes déployées sur le front italien vers les Balkans afin de prendre en tenaille l’armée allemande en Europe centrale et pouvoir ainsi arriver à  Berlin avant les Soviétiques. Les objectifs de l’opération Dragoon étaient de libérer les villes de Toulon et de Marseille puis de remonter le Rhône pour effectuer la jonction avec les forces de l’opération Overlord débarquées le 6 juin en Normandie.
L’opération Dragoon incluait un atterrissage de planeurs et un faux débarquement
dans le nord de l’Italie.

 Cette opération a pour but de : fixer des troupes ennemies,  disposer de ports en eau profonde, protéger ensuite le flanc droit de l’armée américaine venant de Normandie.

La veille, Radio Londres diffuse 12 messages pour la Résistance, des régions R1-R2, R3-R4 et R6, et dont les plus connus sont : « Le chasseur est affamé(Bibendum) » ou « Nancy a le torticolis (guérilla) » »…Comme lors de l’opération Overlord, le plan de bataille prévoit une division des troupes en différentes « forces » avec toutes un but précis.

L’assaut naval

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Le « débarquement »

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La 3e division d’infanterie américaine débarque à Cavalaire le 15 août 1944.

L’assaut naval eut lieu sur les côtes varoises entre Toulon et Cannes plus précisément de Cavalaire à Saint-Raphaël. 880 navires anglo-américains, 34 français et 1 370 navires pour le débarquement.

                                           France-Provence-Debarquement-1944-2

 La veille du débarquement

Durant la nuit du 14 août, les commandos français sont débarqués sur les flancs du futur débarquement :

  • Au nord Force Rosie (groupe naval d’assaut français, capitaine de frégate Seriot) débarque à Miramar pour couper la route aux renforts allemands venant de l’est.
  • Au sud Force Romeo (groupe français de commandos d’Afrique, lieutenant colonel Bouvet) débarque à Cavalaire pour réduire les défenses allemandes du Cap Nègre.

La Force Sitka constituée de la 1st Special Service Force et commandée par le Colonel Edwin E. Walker se charge la même nuit de détruire les batteries des îles côtières de Port-Cros et du Levant situées devant Hyères.

Trois divisions américaines ont formé la Force Kodak du Général Lucian Truscott. Les troupes d’assaut du 6° Corps Américain sont elles-mêmes divisées en trois forces :

  • La Force Alpha du général John W. O’Daniel, composée de la 3e Division d’infanterie et du Combat Command 1 de la 1re division blindée française du général Sudre, débarque du côté gauche à Cavalaire et Saint-Tropez
  • La Force Delta du général William W. Eagles, composée de la 45e division d’infanterie, au centre à La Nartelle.
  • La Force Camel du général John E. Dahlquist, composée de la 36e division d’infanterie, du côté droit à Saint-Raphaël.

L’objectif était de débarquer et de constituer une ligne de front de 25 km de profondeur (appelé Blue Line). Puis, d’avancer vers la vallée du Rhône et prendre contact avec le 2e corps français.

 L’assaut aérien

L’assaut aérien se composait d’un parachutage d’hommes et de matériel entre Muy et la Motte avec 5 000 parachutistes de la 2e Brigade indépendante britannique et des planeurs américains pour les véhicules. Ils étaient parachutés depuis l’Italie. L’objectif était de s’emparer du Muy et des hauteurs de Grimaud afin d’empêcher l’afflux de renforts ennemis depuis l’ouest.

C’est la Force Rugby du général Robert T. Frederick qui en eut la charge. Cette force se composait des unités suivantes :

  • 1st Airborne Task Force
  • 517th Airborne Regimental Combat Team: composé du 517th PIR (Parachute Infantry Regiment)
  • 460th PFAB (Parachute Field Artillery Battalion), et du 596th PCEC (Parachute Combat Engineer Company)
  • 509th Parachute Infantry Battalion.
  • 1st Battalion du 551st Parachute Infantry Regiment
  • 550th Glider Infantry Battalion
  • 2nd Independant Airborne Brigade (British Army, du gén. Pritchard)

 L’assaut aéronaval

À l’aube du 15 août, les Alliés déploient la Task Force 88 au large de la Provence. Cette force tactique a pour mission d’assurer la couverture aérienne du débarquement dans un premier temps, puis d’aider les troupes débarquées dans leur progression dans un deuxième temps.

 Après l’assaut

Le 16 août, à J + 1, débarque la Force Garbo de la 7e armée US commandée par le général Alexander Patch composée du 6e corps US et de l’armée B commandée par le général de Lattre de Tassigny.

Des divisions françaises accompagnent l’armée B :

  • 2e corps d’armée français (armée B) du général de Larminat
  • 1re DMI du général Brosset
  • 3e DIA du général Monsabert
  • 1re DB du général du Vigier

Les trois quarts de la Force Garbo étaient sous commandement français avec pour moitié de troupes des colonies.

L’objectif était de faire une poussée vers Toulon. Une semaine plus tard, l’armée B est complétée par :

  • 9e DIC du général Magnan
  • 2 groupes de Tabors marocains du général Guillaume

Au total, plus de 94 000 soldats et 11 000 véhicules ont été débarqués le premier jour. La nouvelle du succès rapide de cette attaque, avec une avancée profonde en vingt-quatre heures, a déclenché un soulèvement d’insurrection populaire dans Paris.

Le débarquement de Provence à majorité établi par les forces françaises,s’étendra jusqu’au 30 août et même au mois de septembre 1944.

La présence des hauts-fonds et la dis­position des batteries ennemies ont déterminé le choix des plages du débarquement entre le Lavandou et Saint Raphaël.

La 7ème Armée américaine, que com­mande le général Patch, va constituer le corps expéditionnaire. Elle est composée du 6ème corps d’armée et d’une division aéroportée. Elle comprend également l’Armée B placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Pour la suite des événements, de Lattre a conscience du rôle que peuvent jouer les maquisards.

Un compromis a précisé la situation des troupes françaises : le général Patch les commandera lors de la première phase de l’opération et le général de Lattre en assumera le commandement tactique dès leur engagement. 

        debarquement

L’armée B sous les ordres du général de Lattre de Tassigny regroupe cinq divisions d’infanterie, deux divisions blindées (la 1ère et la 5ème), deux groupements de tabors et plusieurs éléments de réserve. S’y retrouvent les combattants du corps expéditionnaire qui s’est couvert de gloire en Italie et des soldats fraîchement embarqués à Oran : Français de souche(dont de nombreux Pieds-Noirs),  soldats musulmans d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, troupes venues d’Afrique Occidentale française, d’Afrique Equatoriale française… 

.

600 bateaux de transport et 1 270 péniches vont faire débarquer cette force terrestre sous la protection de 250 navires de guerre (dont une trentaine de français), constituant la «  Naval Western Task Force  », appuyée par les avions de la « Mediterranean Allied Air Force » (2 000 appareils). Ayant réuni au large de la Corse des navires venus en dix convois, pour des raisons stratégiques, la flotte alliée s’est d’abord dirigée vers Gênes pour tromper l’adversaire. Le 14 août 1944 au soir, elle met le cap sur la côte provençale. 

A 8 heures du matin, les vagues d’assaut américaines des 3ème DI US, 36ème DI US et 45ème DI US s’élancent des péniches de débarquement pour prendre pied, entre Cavalaire et Saint-Raphaël, sur les plages aux noms de code respectifs d’Alpha, Delta et Camel. Parmi ces soldats se trouvent les Français du Combat Command 1 (CC1) du général Sudre. 

Au soir du 15 août, deux têtes de pont sont assurées de part et d’autre de Fréjus. Sur près de 100 000 hommes débarqués, on compte un millier de tués et disparus dans les rangs alliés.

Le soir même, les Forces Françaises de l’Intérieur a reçu trois messages de Londres, dont le dernier « Le chef est affamé » fut le signal pour le lancement des opérations.
Le 15 août, juste après minuit, la «1st Special Service Force » (le colonel Walker) neutralisé les batteries des îles d’Hyères, tandis que les Commandos d’Afrique (le colonel Bouvet) ont atteint la côte près de Cap Nègre, qu’ils ont ensuite saisi. Le groupe d’assaut naval (commandant Seriot), en arrivant à la pointe de l’Esquillon, monta contre le champ de mines à Le Trayas.
Vers 4h du matin, 400 avions ont largué plus de 5000 parachutistes alliés sur la vallée de l’Argens, des renforts et tout matériel est arrivé en planeurs (au total, 10.000 parachutistes seront en action sur le terrain avant la fin de la journée).

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Source: SHD
Avec l’aide de combattants de la résistance locale, ils ont garanti les voies d’accès aux zones d’atterrissage. A l’aube, un bombardement féroce aérienne et navale ont éclaté le long de la côte, détruisant les positions allemandes détenues par 242e division du général de Basler. À 8 h, les vagues d’attaque américain de la 3e DIUS (General O’Daniel), 36e DIUS (General Dahlquist) et DIUS 45e (général Eagles) ont été lancées à partir de péniches de débarquement de descendre à terre entre Cavalaire et Saint-Raphaël, sur des plages baptisées Alpha, Camel et Delta, respectivement.

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Source: SHD
Parmi eux se trouvaient des soldats du Commandement de combat français général Sudre 1 (CC1).
Dans la soirée du 15 août, deux têtes de pont ont été garantis à chaque extrémité de Fréjus. Sur les 100.000 ou si les troupes alliées qui ont débarqué, environ un millier ont été tués ou portés disparus. Le lendemain, la plupart de l’armée B débarquement: la 1ère DFL à Cavalaire et la 3e DIA à La Foux, etc Le 17 août, de Lattre a établi son poste de commandement à Cogolin.
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Source: SHD
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Source: SHD
La stratégie a été fixé, les troupes américaines avançaient via la Provence supérieure vers l’Isère et la vallée du Rhône. Les Français prenaient les ports de Toulon et Marseille.

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Source: SHD
Le 17 août, en effet, Hitler ordonna la 19e Armée allemande à se retirer vers le nord: seuls les divisions stationnées dans les deux grands ports étaient de tenir à tout prix. La 11e division blindée, qui avait d’abord quitté la région de Toulouse, le 13 août, à étaler devant des troupes débarquées, a été traqué par les maquisards de l’Hérault et les régions du Gard, attaqué par l’aviation américaine et, sous de fortes pressions, se retira vers le nord sans avoir accompli sa mission.
Le 18 août, la zone occupée par les Alliés étendu à 30 km. La veille, la 130 B26 avait de nouveau bombardé les défenses côtières. La 3e DIUS perce à Cuers et Castellane, etc
Les Américains étaient désormais en mesure de poursuivre sur la voie de la Durance. Une partie de la «1st Special Service Force », aux côtés des FFI, a repoussé plusieurs unités allemandes vers les Alpes, la libération des villes de la Côte d’Azur pouvvaient commencer. De Lattre voulaient aller vite: l’ennemi a pu être débordé avant qu’ils aient le temps d’assurer leurs positions. Mais la logistique a également dû prendre en compte que le long de la côte, les navires ne pourraient déposer des hommes et des équipements que très lentement.De Lattre décide qu’il allait rassembler ses troupes à venir, et les envoyer vers la zone de combat comme ils sont arrivés.

Quant aux forces navales françaises, leur rôle a été important et les bâtiments se sont faits remarquer par la précision de leur tir. Leurs compositions étaient dans l’ensemble comparables à celles d’un « Fire Support Group » et elles auraient pu être utilisées groupées. Cependant le commandement américain tenait à assurer la responsabilité entière de l’opération. Les bâtiments français furent donc dispersés dans les forces américaines.

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Barge de débarquement. Visible sur le site de débarquement du Dramont.

Stèle commémorative du débarquement de Provence au Dramont.

 photo05mStèle commémorative à Saint-Tropez (juin 2004).

à suivre La prise de Toulon

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signature_grueda – Sources : La participation au débarquement de Provence – Service Historique de la Marine 1969 – Travail établi par la section historique de la Marine et rédigé par M. Masson, le CF Muracciole, le LV Villardi de Montlaur ; Brochures sur le DDay,…). A lire également l’ouvrage de Philippe Lamarque : Le débarquement de Provence ainsi que l’ouvrage de Paul Gaujac : Août 1944 Le débarquement de Provence (Histoire et Collections)

 à suivre : La prise de Toulon

                                                                                                                                       
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La prise de Toulon

Posté : 27 août, 2009 @ 1:57 dans histoire, Le débarquement de Provence Aout1944 | 2 commentaires »

 1) L’avancée vers Toulon 

,Le général de Lattre et le 2ème corps français, avançaient vers Toulon et Marseille qu’ils allaient avoir  l’honneur de libérer seuls. Leur tâche ne s’annonçait pas simple, car  si la région était vide d’occupants, les garnisons de Toulon et Marseille avaient reçu l’ordre de résister jusqu’au dernier.                     La prise de Toulon dans histoire photo4_c08f_goums

   

19 août 1944.
Des goumiers marocains
sur une route du Var.

Prov: NARA

 Le général de Lattre et le 2ème corps français, avançaient vers Toulon et Marseille qu’ils devaient avoir  l’honneur de libérer seuls. Leur tâche ne s’annonçait pas simple, car  si la région était vide d’occupants, les garnisons de Toulon et Marseille avaient reçu l’ordre de résister jusqu’au dernier.   De Lattre, sûr de lui s’imposa de prendre les deux villes en 15 jours (alors que les américains estimaient 40 jours), et pour toute instruction, il ordonna à ses troupes  «d’épargner la population civile et « de ne pas abîmer les vignes »

. De Lattre était pressé d’en finir car il ne voulait pas laisser l’exclusivité de la libération de la France aux troupes américaines, pendant que les soldats français s’acharneraient sur les deux puissantes forteresses du sud de l’hexagone.   

 Pour prendre Toulon, De Lattre appliqua les leçons de ses succès en Italie : il fallait être rapide pour compenser le manque de puissance, et donc déborder largement l’ennemi pour annihiler toute résistance. 

La libération de Toulon fut menée par les unités, en majorité coloniales, de l’”Armée B” du général de Lattre de Tassigny, appuyées par l’action des résistants                                                                                                                                                                                                                                                             

Dans cet esprit, la petite armée française fut divisée en deux groupes :  Le groupement Nord aux ordres du général Monsabert, constitué de la troisième division d’infanterie algérienne (D.I.A.) et du 7ème régiment de chasseurs de chars. (R.C.C.) progressera par les Maures.et la 9e DIC (général Magnan) manœuvrera par la montagne.

photo3_c07f_02_sene dans Le débarquement de Provence Aout1944

,

  La 3ème DIA en marche vers Cogolin.aux   ordres du Général Monsabert

 (Le Colonel  Raoul Salan y commandait le 6ème régiment de Tirailleurs Sénégalais ) 

le 8 août 1944, plage de Cavalaire,une section du 18ème Régiment de tirailleurs sénégalais. 

Le groupe Sud : La lre DFL (général Brosset), qui prendra Hyères, progressera par la côte et la 9e DIC (général Magnan) manœuvrera par la montagne. La 3e DIA (général de Monsabert) contounera Toulon  et avancera vers Marseille. Les opérations seront soutenues par l’artillerie des navires.

Pendant que cette Première armée française file vers l’ouest, les alliés aidés par les Forces françaises de l’intérieur libèrent relativement facilement Draguignan. Saint-Raphaël est délivrée aussi.  La prise de Fréjus enfin, dont les défenses avaient empêché de débarquer sur ses plages la veille, permet d’élargir la tête de pont à l’ensemble de l’est duVar.

 De Lattre installe son poste de commandement à Cogolin et les maquisards des Maures peuvent sortir du bois, voire grossir les rangs des combattants.

 En fin de soirée, un total de 250 000 hommes supplémentaires a débarqué dans le Var. La nouvelle du succès de l’opération Dragoon, fait frémir jusqu’à Toulon, Marseille et Paris où la Résistance se prépare à l’insurrection.  debarq_prov

Cependant à Toulon, la garnison allemande s’est renforcée de la 242e division, repliée dans le port : au total, près de 25 000 hommes sous le commandement de l’amiral Ruhfus, commandant de la Kriegsmarine en Provence. Du côté allié, de Lattre ne dispose alors que d’environ 16 000 hommes.
Le 19 août, le 3e RTA (colonel de Linarès) est aux abords de la ville. La 9e DIC est progressivement engagée sur un axe Pierrefeu-Toulon, appuyée par des éléments de la 1re DB (général du Vigier).
Ce même jour, après avoir pris d’assaut la batterie de Maurannes, les commandos d’Afrique s’emparent du Coudon ; les jours suivants, c’est au tour du bataillon de choc (colonel Gambiez) d’enlever le Faron, ces deux forts dominant la rade de Toulon.

Les 22 et 23 août, la 9e DIC et la lre DFL combattent dans la ville : “Marsouins”, Algériens, Sénégalais, Français Libres, Français des colonies (le terme Pieds-Noirs n’existait pas encore)- rivalisent de courage pour progresser vers la première ville libérée par l’Armée d’Afrique. 

    La bataille de Toulon fut la première que l’armée française, à peine débarquée sur les plages de Provence, livra pour la libération de notre pays. Toulon, creuset des troupes coloniales, fut justement délivrée par des soldats d’outremer soutenus par les résistants et les forces alliées.Sous le drapeau français, s’étaient rassemblés des hommes mais aussi des femmes venus de cinq continents. Ceux que l’on appelait alors des indigènes combattaient côte à côte avec des Français des colonies et des évadés de la France occupée. Près d’un soldat sur deux était un Africain : les tirailleurs maghrébins et noirs constituaient le gros de l’infanterie. » C’étaient des gens de toutes les couleurs, de toutes religions, de toutes opinions politiques, qui venaient pour libérer la France « 

  2) La prise de Toulon.

Cependant, la 3ème division d’infanterie Africaine (3ème DIA) débarque ses véhicules au rythme de un par heure et retarde donc la 3ème division US qu’elle doit rattraper, et qui est déjà à Hyères, le 18 Août, après avoir balayé toutes les unités de résistance allemandes.  Impatient d’agir, le général de la 3ème DIA obtient le 19 d’envoyer à Toulon les troupes déjà débarquées (5 compagnies) et de faire suivre les  véhicules une fois qu’ils seront à terre. De l’autre côté, la 1ère DFL (division française Libre) sera prête dès le 20 au matin à attaquer les défenses Est de Toulon.
 Donc, le 19 Août, la 3ème DIA passe à l’attaque en espérant atteindre un double but : pénétrer par le nord de la ville, pour le moment sous contrôle des maquisards, et bloquer la sortie ouest de Toulon. Pour cela, la division est organisée en trois groupes : le premier groupe aux ordres du Colonel Linarès est chargé de s’infiltrer dans Toulon par le mont Caume, tout en gardant le contact avec le reste de l’armée. Pour cela il disposera du 3ème R.T.A. Le groupe 2, aux ordres du colonel Bonjour est chargé de se rendre à l’ouest de la ville, à La Ciotat, et de mener une reconnaissance jusqu’à Aubagne. . Le groupe 3 aux ordres du colonel Chapuis est chargé de suivre le groupe 2 et d’aller dans l’une ou l’autre direction, en fonction des besoins du moment. Au soir du 19, Linarès a atteint le front nord de Toulon, et Bonjour est aux prises avec l’ennemi au carrefour du Camp, qui permet d’aller vers Aubagne puis Marseille, vers le nord, ou vers Toulon, au sud. A l’est, sur le front d’Hyères, la 1ère division française libre (D.F.L.) prend contact avec l’ennemi, solidement installé, protégé par le mont Redon, pilier de la défense allemande du secteur.

 Le 20 Août, la première D.F.L. passe à l’attaque : la deuxième brigade réussit à enlever le mont Redon, mais plus au sud elle est stoppée par des casemates en béton. Dans la ville d’Hyère proprement dire, la 4ème brigade est bloquée par des éléments allemands embusqués dans le Golf hôtel, mais certaines compagnies françaises réussissent à s’infiltrer dans les premiers bâtiments. La résistance opposée par la presque totalité de la 242ème division d’infanterie allemande est en effet assez sévère : l’amiral Ruhfus donna l’ordre à ses hommes de tirer jusqu’à la dernière cartouche. Pour ces raisons, bien que l’offensive sur le front  de Toulon, fut aidée par des éléments de la première DB française ainsi que des éléments du 9ème D.C.I., les alliés durent faire face à une résistance profonde et organisée. 

A l’ouest, le général Bonjour réussit à s’emparer du carrefour du Camp, défendu par le groupe d’instruction des sous-officiers allemands. Immédiatement, le général français en profite pour lancer le 7ème RTA vers Aubagne, et avec le reste il se dirige vers Le Beausset (pour ceinturer Toulon) et nettoie la côte entre Bandol et La Ciotat.
 
Au Nord, le général Linarès a pris les monts Caume et Croupatier qui dominent la ville, et a avancé jusqu’aux communes de Dardennes et Revest.                                   
Toujours pendant cette journée du 20 Août, le commandement de l’attaque sur le front  fut confié au général de Larminat,  de Lattre prépara alors un nouveau plan qui permettrait d’avancer le plus vite possible sur Marseille, une fois Toulon prise .
De Larminat, avancera sur Marseille avec la 1ère D.F.L. (qui opère actuellement sur le front d’Hyères à l’est de Toulon) et de la 3ème D.I.A. qui opère actuellement au nord et à l’ouest de Toulon, tandis que la 9ème D.C.I. nettoiera le port.

Conscient de la progression de ses troupes, de Larminat considère Toulon comme pratiquement prise, et envisage de la traverser, pour arriver au plus vite à Marseille.

 Cependant, la traversée du port militaire français ne sera pas chose facile. Pendant les 21, 22 et 23 Août, le combat fait rage sur le front est. A l’ouest et au nord, les troupes de Linarès et Bonjour s’infiltrent dans la ville, tandis que les commandos du colonel Bouvet enlèvent pendant la nuit du 20 au 21 Août le fort du Coudon, défendu part 120 marinsallemands                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Le groupement Linarès est en fait tenu en haleine par un bataillon allemand embusqué dans la poudrière du ravin de Dardennes. Lorsque le 23 Août la garnison est réduite, faute d’hommes valides, les soldats français de différentes formations se ruent dans Toulon, précédés par trente hommes et un char pour arriver place de la liberté et y hisser la drapeau tricolore. 

Action du Bataillon de choc

«Le 15 août 1944, seize hommes du Bataillon sont parachutés en Provence quelques heures avant le débarquement sur les régions du Muy et Saint-Raphaël. Ils sont chargés de servir d’interprètes entre les troupes aéroportées américaines et la population locale (civils, résistants)le 20-21 août 1944 le bataillon de choc participe à la libération de TOULON, les combats font rage dans le centre ville ou une section faite prisonniere est fusillée en pleine rue (le benjamin du bataillon se trouvait dans cette section), seuls deux chasseurs survivent tout en étant blessés en sautant dans des jardins.
Au mont Faron (aujourd’hui transformé en musée sur le débarquement de Provence) les « chocs » s’emparent des édifices défensifs, la poudrière quand à elle où se sont réfugiés de nombreux allemands est le théâtre d’un affreux combat, les » chocs » lançant des grenades dans les tunnels mettent le feu aux munitions embrasant les tunnels remplis d’allemands, ces derniers se rendent finalement, à la vue des charniers dans les tunnels, les « chocs » qualifièrent ce combat de deuxième Douaumont (site Bataillon de choc)
 

 Le groupement Linarès est en fait tenu en haleine par un bataillon allemand embusqué dans la poudrière du ravin de Dardennes. Lorsque le 23 Août la garnison est réduite, frenchcommandostakeoverke0faute d’hommes valides, les soldats français de différentes formations se ruent dans Toulon, précédés par trente hommes et un char pour arriver place de la liberté et y hisser la drapeau tricolore. Au même moment, des compagnies de la 9ème D.I.C. arrivent sur cette même place. Pendant les journées suivantes (jusqu’au 28 août), le combat continua dans les rues de Toulon, avec un ennemi décidé à résister jusqu’à la dernière cartouche. En effet, les Allemands ne voulaient pas se rendre aux FFI ou aux Soldats algériens.
 Cependant, Bouvard un officier d’aviation, obligé de se parachuter au dessus de Toulon son avion ayant été touché par la Flak, conseilla à la garnison de l’arsenal de terre de se rendre et il se porta garant de trouver un officier français qui les prendra en charge. 

Réfugié sur la presqu’île de Saint-Mandrier, Rufhus fut contraint à la reddition le 28, après que les français l’en eurent délogé.                                                 

  L e 13 septembre, des navires de la marine Nationale trouvent un mouillage dans le port détruit de Toulon, sous les regards des nombreux citadins, massés sur les collines, qui contemple le retour de leur flotte de guerre    

   Entrée de l’armée B dans Toulon                005414                    

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Après la prise deToulon, autour du 22/23oût, De Lattre   planifie l’attaque sur Marseille , Mais les combats sur Toulon et les événements avaient été moins longs que prévus

. Le général de Monsabert veut  surprendre l’ennemi, il est sur la route de Marseille Le 21 août, des émeutes ont éclaté à Marseille: les FFI sont confrontés aux troupes allemandes.

Mémorial du débarquement de Provence, Mont-Faron (83) 

Mémorial du débarquement de Provence, Mont-Faron (83)  
Mémorial rendant hommage aux combattants de l’armée B commandés par le général de Lattre de Tassigny.  

   - Sources : La participation au débarquement de Provence – Service Historique de la Marine 1969 – Travail établi par la section historique de la Marine et rédigé par M. Masson, le CF Muracciole, le LV Villardi de Montlaur ; Brochures sur le DDay,Le bataillon de choc…). A lire également l’ouvrage de Philippe Lamarque : Le débarquement de Provence ainsi que l’ouvrage de Paul Gaujac : Août 1944 Le débarquement de Provence (Histoire et Collections)  

à suivre :La prise de Marseille

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La prise de Marseille

Posté : 24 août, 2009 @ 3:36 dans histoire, Le débarquement de Provence Aout1944 | 16 commentaires »

La prise de Marseille dans histoire CarteDesOperations

 La prise de Marseille.

La ville phocéenne est défendue par la 244 ème division d’infanterie allemande . Au nord, le colonel von Hanstein avec 4 bataillons doit tenir le carrefour de Cadolive Peypin et Septême, tandis qu’au sud, le général Boie avec 4 bataillons d’infanterie et deux régiments d’artillerie, doit tenir Aubagne. Le reste de la défense allemande est répartie dans la ville.

On se souvient que le 7ème R.T.A. avait été envoyé à Aubagne dès le 20 Août. Renforcé par le CC1 de la première DB, des détachements sont envoyés pour prendre Aubagne, et pour ensuite déborder Marseille par le nord. Le 21 août, à Aubagne, la résistance allemande est 013912 dans Le débarquement de Provence Aout1944solide, tout comme à Cadolive-Peypin.

Cependant, les resistants avaient remarqué que certains passages montagneux étaient dépourvus de défenses ils  en avisèrent le PC du Bataillon B  Immédiatement, le 7ème R.T.A. est envoyé dans ces creux, tandis que le CC1, renforcé par le G.T.M. du colonel Blanc, doit forcer le passage d’Aubagne.

Pendant la nuit du 21 au 22,  quelques résistants marseillais parviennent au PC de la 3ème D.I.A., pour  informer le commandant que 1500 maquisards révoltés dans Marseille depuis le 19 Août sont en grandes difficultés et qu’ils risquent la destruction.

Ce message est décisif pour le commandant Le Blanc du 3ème D.I.A. : le G.T.M. :  il  contournera le 7ème R.T.A., il bloquera la route d’Aix et de Salon, tout en détruisant la résistance allemande à Cadolive-Peypin, et une fois arrivé sur les hauteurs de l’Estaque, il attaquera Marseille par le Nord Ouest.

Le 22 au matin, le R.T.A. réussit à passer sans difficulté par le plan de l’Aigle, et tombe aux mains des résistants et des policiers marseillais, tandis que plus au sud le bouchon d’Aubagne commence à céder.

Le 23, le 7ème RTA et les résistants ont commencé à combattre dans la ville rebelle.
Une tentative de pourparlers avec le commandement allemand a échoué. Le 25 août, la 3ème et 7ème RTA, l’ICC et FFI, s’avança vers Notre-Dame de la Garde.

Cependant, de Lattre est inquiet de ces succès jugés trop rapides, et pense qu’il serait dangereux de laisser le 7ème R.T.A. pénétrer seul dans les « mille pièges de Marseille ».

De plus, voulant s’assurer une voie vers Avignon, il soustrait le CC1 aux troupes attaquant Marseille.
Pour nettoyer le port de Toulon, il  laisse la bas la 1ère D.M.I. jusqu’au 27 Août au moins. Il donne donc l’ordre de ne pas dépasser le ruisseau du Jarret sans son accord.

                                                                                                                                                                Entre le 23 et le 25 Août, des tentatives de pourparlers sont faites pour libérer Marseille, mais elles n’aboutissent pas,  le 25 Août, l’offensive reprend, avec comme objectif l’Eglise de Notre Dame de la Garde, perchée sur une colline qui surplombe entreepMarseille et d’où il est possible d’observer tous les mouvements de l’ennemi. Cet assaut est possible, car le groupement du colonel Linarès (3ème R.T.A.) est remplacé  à Toulon par le 9ème D.C.I. et peut donc aller vers Marseille.

Après de rudes combats, l’Eglise est prise et le CC1 est  rendu à l’opération de la prise de la ville Le plan avait été bien calculé
A l’état major allemand, un débat fait rage entre ceux qui veulent se rendre et Schaeffer qui veut continuer à combattre.

Les tirailleurs Algériens en haut de la montée de l’oratoire, au pied du fort Villars   

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Sur la première terrasse : tirailleurs algériens attendant l’assaut final.

    parvisp, Le général de Monsabert avec Mgr Borel et le Colonel Edon sur la terrasse supèrieure de la basilique. 

                                                                                                    

Il y avait de lourdes pertes, mais des bastions ennemis sont tombés les uns après les autres. Le 27 août, la 1re division marocaine des Tabor s’empare du fort Saint-Nicolas.

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Source: SHD

Cependant, le 26 dans le sud de la ville, le général allemand se rend avec 1500 hommes dans le tunnel de Carpiagne, puis la garnison du fort Saint Nicolas qui domine la canebière, et peu à peu presque tous les points de défenses allemands se rendent aux troupes françaises.

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Le 27 août, pendant la soirée, Schaeffer demande au général de la 3ème D.I.A. une reddition dans l’honneur, qui bien évidemment lui est accordée.                             

                                  Le drapeau tricolore flotte sur le clocher de Notre Dame de la Garde

                                            drapeaup

A Toulon,le lendemain 28 août, l’amiral Ruhfus se rend  après avoir combattu de manière acharnée et désespérée. Ce sont en tout 34 000 hommes qui se rendent aux forces françaises  (20 000 à Toulon et 14 000 à Marseille).

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Jusqu’à la victoire, Marseille et Toulon joueront un rôle essentiel dans 
 l’approvisionnement des armées alliées : plus de 900.000 hommes et 4 millions de tonnes d’équipement passeront par là.

Dans le même temps,  les forces de résistance avaient pris l’offensive à travers une série de sabotages de voies ferrés et de guérillas, ainsi les maquisards précipitèrent  la retraite de l’ennemi. Les Français purent opérer la jonction avec les Américains et commencer  la poursuite de la 19e Armée allemande, l

Les alliés ont maintenant leurs grands ports méditerranéens, pas trop endommagés (à part Toulon), le deux ports pris en 8 jours, au lieu de 40 estimés. Les soldats de  l’Armée d’Afrique  peuvent désormais rejoindre les américains plus au nord, libérer Lyon, et entrer en Alsace-Lorraine …

Sources de l’article ; Le texte de cette page est très fortement inpiré des livres « Bataille et Délivrance 15-28 aoùt 1944″ -Joseph Hourlin. -février 1951, et « Libération de Marseille : prise de Notre-Dame-de-la-Garde : août 1944  » -Roger Audibert – les sites « SUD WALL »(Capu Rossu)-Les chemins de Mémoire.

                                logo_rf3

   Les cimetières militaires de Provence   -->ICI

                                Lecteurs souvenez-vous !!!

               15 août 1944, l’Armée d’Afrique débarque en                              Provence pour libérer la France

L’Armée d’Afrique c’est :

176.500 Pieds Noirs ; 16% de la population
115.700 Musulmans ; 1,6 % de la population
,
5% de coloniaux  et 1,7% de Français de l’hexagone.

Cet effort exceptionnel des Français d’AFN dans la libération de la France n’est jamais évoqué!

France, à quoi tient ton amnésie ? Vois combien tu fus reconnaissante, à la même saison en 1962, privilégiant tes vacances que gâchait notre désarroi, revendiquant tes centres de villégiatures réquisitionnés où l’on nous entassait sur des lits de fortune, indifférente à nos larmes, nos blessures, nos morts, nos disparus :

                                            40917216_p-13160*

Souviens-toi, sans réécrire notre histoire, ni la gommer.
Encore moins en te fiant aux scénarios fantaisistes et partisans des cinéastes ;
ils n’ont soulevé qu’un pan du voile… et par le petit bout de leur lorgnette.

Nombre de morts fin 1945

- Pieds Noirs : 24.047
-
Musulmans : 6.273

Marc Mora ( Notre Journal) 

Sources ; Le texte de cette page est très fortement inpiré des livres “Bataille et Délivrance 15-28 aoùt 1944″ -Joseph Hourlin. -février 1951, et “Libération de Marseille : prise de Notre-Dame-de-la-Garde : août 1944 ” -Roger Audibert – le site “SUD WALL”(Capu Rossu”)

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