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« Sous mon niqab »

Posté : 1 juin, 2010 @ 10:43 dans La BURQA | Pas de commentaires »

« Sous mon niqab » : une femme musulmane lève le voile

France Info – 19 mai 2010

Le projet de loi interdisant le port du voile intégral dans l’espace public sera présenté aujourd’hui en Conseil des ministres. Le texte prévoit notamment une amende de 150 euros pour toute personne dissimulant son visage et sanctionne sévèrement ceux qui l’imposent.
France Info a choisi de donner la parole à une jeune musulmane qui, pendant quatre ans, a porté le niqab sous la contrainte. Il y a deux ans, elle l’a enlevé au péril de sa vie.
C’est ce qu’elle raconte dans un livre intitulé Sous mon niqab (avec Djénane Kareh Tager, aux éditions Plon).

Zeina (le prénom a été changé) nous a donné rendez-vous la semaine dernière, dans une voiture, sur le parking d’un supermarché de banlieue parisienne. Car la jeune femme n’est pas encore tout à fait libre. Elle est recherchée par ce mari qu’elle a fui.
Ce qui frappe à sa rencontre, c’est son âge – un peu plus de 25 ans -, sa beauté aussi. Une beauté qu’elle a été forcée de cacher pendant des années sous un voile intégral.

Pourtant, lorsque la jeune musulmane rencontre son futur époux, elle pense tomber sur le prince charmant. Il est moderne, juge-t-elle alors, il n’est pas pratiquant, il lui promet des voyages et des sorties. Autant de douces promesses pour une jeune femme issue d’une famille très stricte.
Mais après leur mariage, les choses changent. « Il a commencé à me comparer à des sœurs musulmanes, raconte Zeina. Il me disait que leurs époux avaient de la chance, qu’elles étaient de bonnes musulmanes. Là, j’ai compris qu’il voulait que je me voile. »

« Accepter le voile court, c’est mettre le doigt dans l’engrenage »

Lorsque Zeina tombe enceinte, le conte de fée s’arrête. Son mari ne fréquente plus ses amis d’autrefois, mais des hommes qu’il aurait rencontrés à la mosquée. Un jour, il lui donne un coup de pied dans le tibia car il juge sa tenue -un survêtement et un pull large- trop indécente.

Face aux pressions, Zeina cède quelques mois plus tard. Elle n’opte pas pour un foulard, mais pour un bandana discret qui ne couvre qu’une partie de sa tête. Elle l’ôte parfois dans la rue et systématiquement lorsqu’elle arrive au travail.
Mais ce bandana n’est pas du goût de son mari qui se fait de plus en plus pressant. Zeina craque, elle se résout à porter le « hijab », le foulard islamique, pensant alors que son époux allait la laisser tranquille. « Je me suis trompée, raconte-t-elle. Il m’a offert un cadeau : un « jilbab », une robe et une cape noires qui, une fois portées, ne laisse découvert que le visage ».
Avec le recul, elle estime qu’elle n’aurait jamais du accepter de porter le voile court en croyant limiter les exigences : « c’est en fait mettre le doigt dans l’engrenage ».

Une descente aux enfers

Son mari lui promet le Paradis, mais, dans son livre, Zeina décrit une véritable descente aux enfers. Il la force à quitter son emploi, elle ne sort quasiment plus de chez elle. Son époux refuse de lui laisser un accès à internet. Ses journées, elle les passe à astiquer l’appartement.
Lorsqu’elle oublie une prière, lorsqu’elle est surprise à regarder la télévision, elle est rouée de coups ou brûlée avec des brochettes en métal chauffées à blanc. Zeina raconte qu’elle n’était jamais assez pure, assez parfaite pour son mari qui a voulu en faire la fierté de l’Islam.

Un jour, il arrive au domicile conjugal avec un nouveau cadeau. Zeina le pressent : il s’agit d’un « niqab », cette longue cape noire fermée et opaque, qui ne laisse pas apparaître un seul centimètre carré de peau. Son mari a ajouté à la panoplie vestimentaire un voile carré de mousseline noire, afin de masquer ses yeux en amande. « J’avais tellement de tissu sur mon corps, j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer. On ne ressent plus rien. Il y avait trop de masques qui me cachaient. D’ailleurs, on n’a plus envie de plaire, de se maquiller ou même de se coiffer puisque l’on se dit : on va sortir, personne ne va vous voir, et vous ne verrez personne ».

Un fantôme « sans âme et sans nom »

Dans le livre, Zeina raconte aussi le désarroi ressenti sous le voile : « Il était évident que le niqab m’emprisonnerait jusqu’à ce que je rejoigne le Paradis. A moins que ne vienne une autre idée à mon mari, mais que pouvait-il imaginer de plus terrible ? ».
Dans la rue, Zeina n’ose pas affronter les miroirs. Elle est souvent la cible de remarques blessantes : « regarde ce spectre, ce fantôme », entend-elle parfois. « Je n’étais plus qu’une ombre sans visage et sans nom, écrit-elle. Je n’ai plus jamais levé les yeux du trottoir, je n’ai plus jamais redressé la tête. Jusqu’au jour où j’ai arraché ce voile. »

Zeina a mis plusieurs années à sortir de ce calvaire. Lorsqu’elle confie à sa propre famille qu’elle est parfois battue, on lui répond que cette situation est normale : son mari veut en faire une bonne musulmane, une « pure ». Et une « pure » doit être soumise à son époux.

Un jour, alors que son mari est sorti, elle s’aventure sur le palier de son immeuble sans son voile. Une voisine aperçoit son visage pour la première fois : il est couvert de blessures, un de ses deux yeux est fermé tant il est boursouflé. C’est à cette femme que Zeina dédie son livre. Cette voisine l’a orientée vers une association d’aide aux femmes battues. Quelques heures plus tard, Zeina quittait le domicile conjugal, son enfant sous le bras, sans argent, sans rien.

Après plusieurs mois de galère, d’errance de foyer en foyer, elle a retrouvé une vie presque normale. Elle a un logement, un emploi. Elle a réussi a obtenir le divorce civil. Mais elle reste traquée par son ancien conjoint, et bannie par une grande partie de sa famille. Le prix à payer, selon elle, pour être libre.

Zeina a suivi ces derniers mois le débat très politique sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public. Paradoxalement, la jeune femme est opposée à une loi. Car, selon elle, si les femmes qui sont contraintes à porter le niqab ne peuvent plus se promener dans les lieux publics, leurs maris les condamneront à rester cloîtrées à la maison. Et elles n’auront peut-être jamais la chance de croiser la route d’une voisine bienveillante.

Reportage : Elodie Gueguen

La France en danger d’islam

Posté : 13 mai, 2010 @ 1:39 dans films.émissions TV, La BURQA | 10 commentaires »

La France en danger d’islam

La France en danger d’islam

de René Marchand, ancien élève de l’école des langues orientales, est un bon connaisseur de la civilisation arabo-islamique : parlant l’arabe, ayant travaillé en qualité de journaliste dans des pays musulmans, il a de l’islam une approche  déférente : « J’ai le devoir de le combattre s’il m’agresse, je ne l’abaisserai jamais » (p. 22).

Son analyse saura éviter deux écueils : le mépris mais aussi le sentiment de supériorité. « L’islam est une personne, la civilisation française en est une autre » (p. 15). Il combat l’ethnocentrisme, cette fâcheuse tendance à regarder les autres cultures avec nos lunettes d’occidentaux. Il invite à prendre l’islam comme un système en soi dans sa cohérence alors qu’habituellement nous lui prêtons nos conceptions, nos aspirations, notre vision de l’Homme et de Dieu. Cette vision ethnocentrique est en partie à l’origine de notre aveuglement. Aux naïfs qui affirment que la menace islamiste est derrière nous, que les islamistes ne mènent que des combats désordonnés et sporadiques, René Marchand répond que « les islamistes nous font la guerre à leur manière et non selon le principe de nos écoles militaires » (p. 31) !

1. Une menace bien réelle

René Marchand affirme que le danger d’une islamisation rapide de notre pays  doit être considéré avec sérieux et réalisme : la France, de par sa position  géographique, est aux frontières de l’islam comme une marche et constitue donc la première nation européenne devant être islamisée : « elle sera  musulmane au 21ème siècle » prophétisent les islamistes.

Leur certitude repose :

1) Sur une renaissance puissante de l’islam en tant que force politique et économique : « le royaume saoudien, premier pays exportateur de pétrole brut au monde est aussi le premier pays exportateur d’islam fondamentaliste… le premier pays exportateur de terroristes » (p. 52). Renaissance qui fut pour les musulmans de France une surprise totale ; ils ont alors commencé à regarder l’islam avec un oeil nouveau.

2) Sur les prévisions démographiques concernant les communautés musulmanes de France et du Maghreb : « les démographes escomptent 20, 30 voire 50 millions de musulmans en France dans 50 ou 60 ans » (p.36).

3) Sur la décadence de la France : « pour la plupart des musulmans (…) les Français ont abandonné leur pouvoir dans « les quartiers difficiles » à des truands maghrébins qui trafiquent de la drogue (…) ils ne punissent pas les voleurs (…) sont incapables de faire respecter la justice ou simplement l’ordre, la sécurité des personnes et des biens. Ils sont faibles » (p. 37). Face à cette France que René Marchand qualifie « d’avachie », qui constitue « un butin offert aux prédateurs », le parti islamiste dispose d’un plan.

Celui-ci a été exposé à l’auteur par un islamiste clandestin rencontré à la terrasse d’un café de Montparnasse durant l’hiver 94. Révéler sa stratégie à l’ennemi, n’y a-t-il pas là de quoi nous étonner ? Pas vraiment pour R. Marchand : Hitler avait bien exposé lui aussi son objectif dans Mein Kampf dès 1923 puis dans des discours publics sans que jamais les dirigeants français se soient émus de ses propos. Même cécité aujourd’hui de la part des démocraties.

En quoi consiste ce plan ?

- Eviter tout ce qui pourrait provoquer une réaction vive des dirigeants français, anesthésier les élites : les attentats seront en nombre limité et groupés sur une certaine période, cela de façon à maintenir chez l’ennemi l’illusion que le mouvement ne peut agir que de façon sporadique.

- Favoriser l’installation en France du plus grand nombre possible de musulmans d’où qu’ils viennent et obtenir pour eux la nationalité française, favoriser l’enseignement religieux, l’enseignement de l’arabe, le voile des femmes, la construction de mosquées, bref, habituer le Français « au fait musulman » ; quant à l’encadrement, il doit être serré mais indétectable.

- Ensuite massifier les millions d’individus vivant en France en organisant leur rassemblement identitaire autour de l’islam : cette phase sera déclenchée après l’installation d’une république islamiste en Algérie.

- Enfin, le JIHAD : les islamistes n’envisagent pas une guerre de ligne mettant face à face les combattants : « un statut juridique dérogatoire devra être obtenu des Français travaillés de longue date par les communautaristes (…) Nous(Français) serons invités au nom de la tolérance, des droits de l’homme (…) à prendre acte juridiquement du fait accompli : la constitution à l’intérieur du territoire français d’une communauté musulmane ayant sa loi propre » (p. 44).

Ainsi apparaîtront les premières tâches de la peau de panthère et « avec les même méthodes et les mêmes complicités, ces tâches s’agrandiront jusqu’à recouvrir la totalité du territoire de la France » (p. 49).

2. Méconnaissance de l’islam

Nous ne savons presque rien de l’islam alors qu’ « eux » savent tout de nous. Nous demeurons les coloniaux que nous avons été, nous jugeons l’islam comme une civilisation en retard par rapport à la nôtre. Influencés par Auguste Comte et sa loi des trois états, nous croyons que l’islam est demeuré à l’âge théologique, qu’il n’a pas encore opéré la révolution de la laïcité, bref nous voyons en lui une religion ni meilleure, ni pire qu’une autre appelée à disparaître comme les autres avec le progrès de l’instruction. Même les dirigeants nationalistes arabes, dignes élèves des Lumières et de nos écoles ont eux aussi sous estimé l’adversaire en croyant que la solution résidait dans le progrès économique, social, culturel… L’échec des laïcistes du monde arabe est dû au fait qu’ils n’ont pas osé se déclarer ouvertement non musulmans par peur de se couper des masses, par peur aussi d’être exécuté par n’importe quel croyant : pas d’apostasie en terre d’islam ! N’est-ce pas ? Il n’y a donc pas de dépassement du religieux dans le philosophique en terre d’islam ; ne plaquons pas non plus la théorie hégélienne sur la culture islamique.

La méconnaissance de l’islam est à l’origine de l’islam rêvé de la pensée unique, qui constitue en grande partie un produit de la mauvaise conscience consécutive à la colonisation. Pourtant, le phénomène n’est pas totalement nouveau : il remonte au 18ème siècle au cours duquel les philosophes s’intéressent à l’islam pour en faire une arme contre l’Eglise et le contre exemple parfait de l’Infâme. Pour illustrer cet islam fréquentable, revisité, on ressort habituellement 2 grandes figures : Omar Khayyan et Averroes. Ce qui constitue une véritable escroquerie intellectuelle : le poète persan qui a su chanter la sensualité et les vertus du vin tout comme le philosophe commentateur d’Aristote réclamant l’autonomie de la raison sont en réalité deux marginaux bien peu représentatifs de l’islam traditionnel !

Contrairement à ce que répète l’a-pensée unique, « l’islamisme n’est pas un épiphénomène, quelque chose comme une excroissance maladive limitée dans l’espace et épisodique qui pourra être rapidement éradiquée » (p. 25). Ce que nous nommons islamiste est ni plus ni moins que la résurgence à l’époque contemporaine de la forme de l’islam qui a prévalu

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au long de l’Histoire et qui n’a cédé ça et là que sous la pression de la colonisation : « L’islamisme est dans le droit fil de l’islam » (p. 68). La pensée unique qui dépeint les islamistes agissant en France comme un ramassis d’individus égarés est totalement fausse. Déjà, au moment de ce qu’il est convenu d’appeler la guerre d’Algérie, le discours conformiste était le suivant : « Les Fellaghas sont très peu nombreux, ils n’ont pas le soutien de la population musulmane qui reste dans sa majorité modérée et pro-française » et le FLN était décrit comme « un essaim d’agités sans cervelle » (p. 30).

Ne cédons pas aujourd’hui à une nouvelle intoxication, n’écoutons pas ceux qui répètent que l’islamisme algérien est vaincu implore R. Marchand. L’islamisme ne peut être vaincu ni par des opérations policières ponctuelles, ni par l’argent. Le fondamentalisme musulman n’est pas traitable par l’économisme : les richesses qui ont jailli au 20ème siècle en Arabie Saoudite ne l’ont pas fait reculer…

3. Triste bilan de la politique française

Sur le plan politique, René Marchand dresse le triste bilan de ces trente dernières années. Il déplore, en gaulliste qu’il se flatte d’être, qu’après le départ du Général de Gaulle « la politique des partis » ait repris la place qu’elle occupait sous la 4ème République. Il dénonce ainsi l’irresponsabilité des dirigeants : Pompidou qui fait venir une main-d’oeuvre à bas prix pour « tenir » les salaires ouvriers, Giscard qui se fait l’artisan du rapprochement familial en 1975… encore pouvaient-ils se donner l’excuse d’être poussés par de prétendues raisons économiques ! En revanche avec Mitterrand les priorités sont électorales : le droit d’asile est accordé à tout demandeur. De nombreux clandestins monogames ou non sont régularisés avec leur famille. Les quotas d’immigration avec l’Algérie sont supprimés de fait en 1981 : désormais les Algériens peuvent entrer librement en France et bénéficier d’un permis de séjour de 10 ans renouvelable automatiquement. Tous ces immigrés vont constituer une réserve d’électeurs et avec la création de SOS Racisme, le but des socialistes que croit déceler l’auteur est de fabriquer des racistes pour se maintenir au pouvoir.

Évoquer l’immigration devient désormais tabou, et la classe politique n’a plus qu’un objectif : maintenir l’opinion dans sa léthargie. De fait, la France est devenu une société multiethnique et multiculturelle. Elle est déjà balkanisée : c’est le stade préalable à la juxtaposition de communautés ayant leur propre droit, et des destins séparés. Déjà depuis plusieurs années des maires cèdent, ils gèrent les problèmes de délinquance avec des associations religieuses ; « après avoir supprimé les tribunaux catholiques, nous tolérons les juges islamiques… sans même nous préoccuper de savoir qui les a nommés » (p. 243).

René Marchand insiste aussi sur le fait que dans « la France en danger d’islam » les plus menacés sont les musulmans qui nous ont fait confiance. Des Français de vocation, même s’ils sont peu nombreux, ont cru que la France leur offrait un statut républicain sans équivoque : ils risquent de se retrouver prisonniers du statut communautaire. A-t-on pensé à l’avenir de la jeune maghrébine qui risque de se retrouver mariée sans son consentement, enfermée, voilée, interdite de profession puis répudiée sans aucun droit sur ses enfants ? Or la pression communautaire a pris ses aises dans la société française ; ainsi dans nos cités plus aucun musulman d’origine ne peut donner un prénom français à son enfant : « il n’y aura plus de Marcel Mouloudji ni d’Isabelle Adjani… Dommage ! on vous aimait bien » (p. 248)…

4. Vers une grande politique

René Marchand écarte les fausses solutions : L’intégration : avec la double nationalité ? Le voile pour les filles ? Ce mot ne veut rien dire : l’intégration sans l’assimilation est une utopie.

- L’islam à la française ? « Mot fourre tout » et « crétinerie » (p. 263), « nullité intellectuelle » (p. 273), « andouillerie » (p. 277)… René Marchand n’a pas de mots assez forts pour désigner cette théorie fumeuse : après avoir constaté que

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l’islam fait problème en France, les politiciens ont ainsi voulu changer l’islam, inventer un islam nouveau, édulcoré. Or, l’islam ne peut être réduit à une religion de sphère privée, il s’agit à la fois d’une religion et d’une civilisation, d’une culture et d’une loi. C’est pourquoi l’auteur prédit que « l’islam à la française sera le marchepied de l’islamisme » (p. 269). Il n’a aucune de chance de survie, l’islam étant de nature fondamentaliste et totalitaire. « En offrant aux jeunes maghrébins (…) un islam censé être compatible avec les valeurs républicaines, on leur retire toutes bonnes raisons de quitter l’islam (p. 275).

En dépit de la situation catastrophique qu’il constate et qu’il décrit, René Marchand se veut résolument optimiste : désespérer de la renaissance n’est pas réaliste car « si la France se laisse toujours surprendre dans les premiers temps d’une guerre, elle redevient elle-même dans la contre-offensive et ses capacités de régénérescence sont prodigieuses » (p. 324). La grande faiblesse de l’islamiste est d’après lui sa cécité à l’égard de la résistance qu’opposerait la France à une guerre sur son territoire.

Que propose-t-il ? D’abord de rectifier l’image que l’ennemi se fait de nous.

Quelques mesures : réintégrer dans la République les zones de non droit, mettre des conditions à la naturalisation, exiger une période probatoire pour les candidats à la nationalité française, abolir le droit du sol et le remplacer par un devoir de nationalité (respect de la loi républicaine), revenir à la préférence nationale, voire européenne en matière d’emploi et d’avantages sociaux. Ainsi en redevenant respectables nous serons respectés.

Encore un livre qui risque de déplaire aux « bien pensants », aux bigots du politiquement correct ! René Marchand est un auteur qui a son franc parlé, qui ne mâche pas ses mots, qui exprime de saines colères qui le rendent sympathique au lecteur affranchi. « La France en danger d’islam » est un ouvrage dense, truffé de références historiques, mais bien peu cartésien car également riche en anecdotes, en souvenirs, en impressions : Je ne me suis pas interdit digressions, notes marginales (…) j’ai usé à profusion de répétitions (…) qu’on sache que j’ai voulu des retours en spirale un peu à l’imitation des auteurs arabes » (p. 20). C’est aussi le cri d’un gaulliste viscéral par les prises de positions qu’il exprime (dénonciation du régime des partis et anti-américanisme -l’auteur rejoint sur ce point les analyses d’Alexandre Del Valle) et par les solutions proposées (recours à l’article 16 prévu par la Constitution, restauration du référendum sur les grandes questions de société, attente d’un homme providentiel, éternel sauveur d’une droite bonapartiste orpheline…).

Toutefois, on ne comprend pas toujours très bien comment la grande politique envisagée soit une « politique avec l’islam » (p. 320). Pour ce qui relève d’une alliance entre la France et les dirigeants du Maghreb afin de lutter contre le terrorisme, cela se conçoit assez facilement ; en revanche, on ne voit pas comment nos relations avec les pays fondamentalistes pourront se trouver améliorées sous prétexte que nous lutterons contre les militants islamistes en France. Les dirigeants saoudiens notamment ne renonceront pas volontiers à diffuser la propagande dans notre pays…

Isabelle LARAQUE

Emmissions télévision de M. Marchand

http://www.youtube.com/watch?v=YmxLvQsiU4Q

http://www.youtube.com/watch?v=Vvl3K2LFhnI

http://www.youtube.com/watch?v=wQE9Ie3sERg

http://www.youtube.com/watch?v=IV6K0xPTUps

La burqa et le cercle des idiots

Posté : 28 avril, 2010 @ 11:51 dans La BURQA | Pas de commentaires »

La burqa et le cercle des idiots dans La BURQA

 

Sur l’auteur 

Abdelwahab Meddeb

Né à Tunis en 1946 et vivant en France, écrivain et poète, enseigne la littérature comparée à l’université Paris-X et anime l’émission « Cultures d’islam » sur France Culture. Il est l’auteurde nombreux ouvrages, dont « La Maladie de l’islam » (Seuil, 2002), « Contre-prêches » (Seuil, 2006) et « Pari de civilisation » (Seuil, 2009).

La preuve en est que les femmes dites qwâ’id, ménopausées, sont dispensées de se soumettre aux prescriptions de la seconde séquence coranique qui est utilisée par les docteurs pour fonder l’impératif du voile (Coran, XXIV, 60).

La burqa radicalise la hantise de l’homme face à l’incontrôlable liberté de la femme. Hantise de l’homme qui ne pourra authentifier l’origine de sa progéniture, par laquelle se transmettent le nom et la fortune. Ainsi la structure anthropologique qui est aux origines du voile est intégralement dépassée avec l’universalisation de la contraception, rendant effective la distinction entre sexe et filiation, jouissance et engendrement. Par la quête de la jouissance seule s’organisent ontologiquement la liberté et l’égalité des sexes, qui partagent une même dignité. Cette situation se répercute sur l’édifice juridique et situe la condition de l’humanité moderne loin des archaïsmes que continue d’entretenir l’islam d’une manière polémique.

La question de la burqa mérite en outre d’être envisagée sur deux autres aspects. Le premier voit se confronter une société restée rivée sur le culte et une société qui est passée du culte à la culture. Notre société approche même le culte comme fait de culture. Et lorsqu’elle sent que l’esprit en elle se réifie, elle peut recourir au culte dans ses marges, dans l’espace circonscrit à la demeure ou au temple ; et si jamais elle place le culte au centre, elle le met en scène dans la pluralité de ses formes, prévenant tout penchant exclusiviste.

En plus, avec la burqa, nous sommes confrontés à une stratégie du grignotage. Au-delà des rares cas d’adhésion religieuse authentique, il ne faut jamais perdre de vue que des islamistes mais aussi de pieux salafistes appliquent les recommandations du Conseil européen de la fatwa. Dans cette instance, les militants sont exhortés à agir dans la légalité afin de gagner, en Europe, des parcelles de visibilité en faveur de la loi islamique.

C’est donc le dispositif juridique séculier qui est sourdement visé par la burqa. Comme si sa radicalité rendait plus digne, plus acceptable, le hidjab. Ne tombons pas dans ce piège. A nous de voir s’il faut répondre par une loi ou s’il suffit de mobiliser les ressources déjà existantes du droit pour faire face à ces assauts répétés.

Avec ce débat, on nous impose une régression par rapport aux acquis humains. La controverse sur le même sujet, telle qu’elle a lieu en Egypte, se réduit à un débat d’idiots. Pourquoi ? Parce qu’elle reprend les matériaux d’une casuistique d’un autre temps qui, au Moyen Age, était en droit islamique (fiqh) tout aussi pertinente qu’en droit canon, et qui, aujourd’hui, paraît serve d’une tradition figée paralysant l’invention intellectuelle et entravant l’adaptation à l’évolution des moeurs. N’élargissons pas, avec complaisance, le cercle des idiots.

Abdelwahab Meddeb

2ème partie

La burqa se multiplie dans l’espace public français et européen. Elle a le don d’irriter et affecte même les libéraux du multiculturalisme anglo-saxon. Cette disparition de la face affole. Le critère d’une identité franche disparaît. Comment respecter l’intégrité du corps ? La conquête séculaire de l’habeas corpus n’exige-t-elle pas un visage et un corps visibles, reconnaissables par l’accord du nom et de la face pour que sans équivoque fonctionnent l’état civil et le pacte démocratique ?

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L’éclipse de la face occulte la lumière du visage, où se reconnaît l’épiphanie divine qui a inspiré l’esprit et le coeur en islam. Les soufis voyaient le signe de Dieu dans le miracle de la face humaine, surtout lorsqu’elle se pare de beauté féminine. On remonte ainsi, de visage en visage, du visible à l’invisible, de l’humain au divin, selon la parole prophétique (reprise de la Bible) disant que l’homme a été façonné à l’image de Dieu. « Tout est périssable, ne perdure que la face de Ton seigneur » (Coran LV, 26-27) : ainsi la pérennité de la face divine en tant qu’absolu reflète sa trace sur le support que lui tend tout visage humain.

Le voilement du visage par un tissu aussi noir que la robe qui enveloppe la Kaba (robe appelée aussi burqa) dessaisit l’humain de la franchise qu’exigent le politique et l’esthétique comme l’éthique ou la métaphysique. C’est un masque qui annule le visage, dérobant les intensités de l’altérité qu’Emmanuel Levinas a saisies et dont nous recueillons les rudiments dans la millénaire tradition islamique, qui a médité le franc face-à-face avec le divin où s’éprouve la singularité humaine.

Le visage couvert est retiré de la circulation urbaine comme de la relation intersubjective ou mystique. Aboli le visage qui est, encore selon Levinas, « le lieu d’une ouverture infinie de l’éthique ». Le niqab ou la burqa, extension du hidjab, est un crime qui tue la face, barrant l’accès perpétuel à l’autre. C’est un tissu qui transforme les femmes en prison ou en cercueil mobile, exhibant au coeur de nos cités des fantômes obstruant l’entrée aux vérités invisibles du visible.

Le niqab vient d’être interdit dans les espaces scolaires et universitaires d’Al-Azhar au Caire, la plus haute institution sunnite. Son patron, M. Tantawi, a rappelé que le niqab n’est pas une obligation divine, une farîd’a, ni une disposition cultuelle, une ibâda, mais une âda, une coutume. Et le mufti d’Egypte, Ali Juma, confirme cette assertion : il s’agit d’une coutume arabique antéislamique que l’islam est en mesure de dissoudre.

Ces arguments islamiques peuvent être exploités si la commission parlementaire se décide pour une loi interdisant le port du voile intégral. Je n’évoquerai pas la difficulté de la mise en pratique d’une telle loi. Je voudrais seulement répondre aux objections de juristes quant à la liberté de l’individu et au respect de disposer de son corps comme il l’entend. C’est que les porteuses de burqa se réclament de ce principe tant en France qu’en Egypte. Il me paraît pertinent de ne pas céder sur ce point comme le font les juristes qui nous demandent d’abandonner ce principe et de se réfugier derrière la dignité et surtout l’égalité, également juridiquement opératoires.

Mais, pour la liberté, je voudrais reprendre la définition humoristique de la démocratie par l’Américain Marc Twain. La démocratie repose sur trois facteurs : « La liberté d’expression, la liberté de conscience et la prudence de ne jamais user de la première ni de la seconde. » J’interprète cette prudence avec Eric Voegelin comme la sagesse de ne pas user de ces droits sans conditions. Et je m’appuie, avec le même politologue germano-américain, sur la courtoisie nécessaire au fonctionnement de nos sociétés. « Quiconque a une idée fixe et cherche à l’imposer, c’est-à-dire quiconque interprète la liberté d’expression et la liberté de conscience en ce sens que la société doit se comporter de la manière qu’il juge bonne, n’a pas les qualités requises pour être citoyen d’une démocratie. » Un tel problème est déjà traité par Aristote autour de la statis (la crise qui provoque une discorde) : si je m’obstine à suivre mon opinion, une contre-statis peut être enclenchée, et le désordre s’instaure. Telle serait notre réponse sur la liberté individuelle réclamée par les porteuses de burqa.

Quant à la dignité de la femme et à son égalité, incontestablement la burqa les malmène. Celle-ci procède de la prescription du voile et la radicalise. Il n’y a pas de différence de nature mais de degré entre burqa et hidjab, lequel est déjà une atteinte à l’égalité et à la dignité partagées par les sexes. Les réformistes qui, en islam, ont prôné le dévoilement des femmes depuis la fin du XIXe siècle, organisent leur plaidoyer sur ces trois principes (liberté, égalité, dignité).

L’atteinte à l’égalité est manifeste dans le verset coranique constituant une des références scripturaires à l’origine du voile : le verset 31 (sourate XXIV) crée la dissymétrie au détriment des femmes pour ce qui a trait au désir et à la séduction propageant la sédition. Cette séquence appelle à la vertu, à la pudeur ; elle s’adresse aux « croyants et aux croyantes », à qui il est demandé au verset 30 de « baisser le regard » et de « préserver leur sexe ».

Cependant est ajouté un supplément de vigilance aux femmes (d’où la dissymétrie) que les jurisconsultes invoquent pour commander le voile. Alors que le verset peut être entendu autrement, la pudeur demandée aux femmes se limitant à couvrir leur buste. La lecture consensuelle des docteurs révèle l’état anthropologique patriarcal qui attribue aux femmes l’origine de la séduction alliée de la sédition.

Or rien, ni psychologiquement ni dans l’économie sexuelle, ne légitime l’attribution de ce supplément aux femmes, pas même la vérité de leur différence sexuelle attestée biologiquement et confirmée par la psychanalyse. Il s’agit là d’une vision phallocratique dépassée par l’évolution anthropologique des sociétés modernes encadrées par un droit confirmant l’égalité et la dignité que partagent les humains sans discrimination de sexe.

Abdelwahab Meddeb

 

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