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Le débarquement de Provence

Classé dans : histoire,Le débarquement de Provence Aout1944 — 28 août, 2009 @ 23:52

  La participation française au débarquement en

Provence  (août 1944)

Dès août 1943 à la conférence de Québec un plan américain de débarquement en Provence,
complémentaire de celui de Normandie est étudié.

Lors de la conférence de Téhéran (novembre 1943), Staline se montre d’accord avec ce plan dont l’application soulagerait d’autant le front soviétique. Churchill y est opposé, lui préférant la priorité aux opérations déjà engagées en Italie, pour attaquer directement le Reich par le sud. C’est finalement le président Roosevelt qui tranche pour un second front dans le sud de la France. Ce sera l’opération Anvil, rebaptisée Dragoon, 

                   Le débarquement de Provence dans histoire DebarqProvenceCarte

Le 15 aout 1944, l’opération qui portait comme nom de code Dragoon fut le débarquement en Provence des troupes alliées entre un secteur allant de Toulon et Cannes. A l’origine appelée Anvil, le nom de cette opération fut changé en Dragoon par Winston Churchill car il était contre ce débarquement qu’il assimilait à  des dragonnades. En fait, il aurait préféré tenter une percée des troupes déployées sur le front italien vers les Balkans afin de prendre en tenaille l’armée allemande en Europe centrale et pouvoir ainsi arriver à  Berlin avant les Soviétiques. Les objectifs de l’opération Dragoon étaient de libérer les villes de Toulon et de Marseille puis de remonter le Rhône pour effectuer la jonction avec les forces de l’opération Overlord débarquées le 6 juin en Normandie.
L’opération Dragoon incluait un atterrissage de planeurs et un faux débarquement
dans le nord de l’Italie.

 Cette opération a pour but de : fixer des troupes ennemies,  disposer de ports en eau profonde, protéger ensuite le flanc droit de l’armée américaine venant de Normandie.

La veille, Radio Londres diffuse 12 messages pour la Résistance, des régions R1-R2, R3-R4 et R6, et dont les plus connus sont : « Le chasseur est affamé(Bibendum) » ou « Nancy a le torticolis (guérilla) » »…Comme lors de l’opération Overlord, le plan de bataille prévoit une division des troupes en différentes « forces » avec toutes un but précis.

L’assaut naval

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Le « débarquement »

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La 3e division d’infanterie américaine débarque à Cavalaire le 15 août 1944.

L’assaut naval eut lieu sur les côtes varoises entre Toulon et Cannes plus précisément de Cavalaire à Saint-Raphaël. 880 navires anglo-américains, 34 français et 1 370 navires pour le débarquement.

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 La veille du débarquement

Durant la nuit du 14 août, les commandos français sont débarqués sur les flancs du futur débarquement :

  • Au nord Force Rosie (groupe naval d’assaut français, capitaine de frégate Seriot) débarque à Miramar pour couper la route aux renforts allemands venant de l’est.
  • Au sud Force Romeo (groupe français de commandos d’Afrique, lieutenant colonel Bouvet) débarque à Cavalaire pour réduire les défenses allemandes du Cap Nègre.

La Force Sitka constituée de la 1st Special Service Force et commandée par le Colonel Edwin E. Walker se charge la même nuit de détruire les batteries des îles côtières de Port-Cros et du Levant situées devant Hyères.

Trois divisions américaines ont formé la Force Kodak du Général Lucian Truscott. Les troupes d’assaut du 6° Corps Américain sont elles-mêmes divisées en trois forces :

  • La Force Alpha du général John W. O’Daniel, composée de la 3e Division d’infanterie et du Combat Command 1 de la 1re division blindée française du général Sudre, débarque du côté gauche à Cavalaire et Saint-Tropez
  • La Force Delta du général William W. Eagles, composée de la 45e division d’infanterie, au centre à La Nartelle.
  • La Force Camel du général John E. Dahlquist, composée de la 36e division d’infanterie, du côté droit à Saint-Raphaël.

L’objectif était de débarquer et de constituer une ligne de front de 25 km de profondeur (appelé Blue Line). Puis, d’avancer vers la vallée du Rhône et prendre contact avec le 2e corps français.

 L’assaut aérien

L’assaut aérien se composait d’un parachutage d’hommes et de matériel entre Muy et la Motte avec 5 000 parachutistes de la 2e Brigade indépendante britannique et des planeurs américains pour les véhicules. Ils étaient parachutés depuis l’Italie. L’objectif était de s’emparer du Muy et des hauteurs de Grimaud afin d’empêcher l’afflux de renforts ennemis depuis l’ouest.

C’est la Force Rugby du général Robert T. Frederick qui en eut la charge. Cette force se composait des unités suivantes :

  • 1st Airborne Task Force
  • 517th Airborne Regimental Combat Team: composé du 517th PIR (Parachute Infantry Regiment)
  • 460th PFAB (Parachute Field Artillery Battalion), et du 596th PCEC (Parachute Combat Engineer Company)
  • 509th Parachute Infantry Battalion.
  • 1st Battalion du 551st Parachute Infantry Regiment
  • 550th Glider Infantry Battalion
  • 2nd Independant Airborne Brigade (British Army, du gén. Pritchard)

 L’assaut aéronaval

À l’aube du 15 août, les Alliés déploient la Task Force 88 au large de la Provence. Cette force tactique a pour mission d’assurer la couverture aérienne du débarquement dans un premier temps, puis d’aider les troupes débarquées dans leur progression dans un deuxième temps.

 Après l’assaut

Le 16 août, à J + 1, débarque la Force Garbo de la 7e armée US commandée par le général Alexander Patch composée du 6e corps US et de l’armée B commandée par le général de Lattre de Tassigny.

Des divisions françaises accompagnent l’armée B :

  • 2e corps d’armée français (armée B) du général de Larminat
  • 1re DMI du général Brosset
  • 3e DIA du général Monsabert
  • 1re DB du général du Vigier

Les trois quarts de la Force Garbo étaient sous commandement français avec pour moitié de troupes des colonies.

L’objectif était de faire une poussée vers Toulon. Une semaine plus tard, l’armée B est complétée par :

  • 9e DIC du général Magnan
  • 2 groupes de Tabors marocains du général Guillaume

Au total, plus de 94 000 soldats et 11 000 véhicules ont été débarqués le premier jour. La nouvelle du succès rapide de cette attaque, avec une avancée profonde en vingt-quatre heures, a déclenché un soulèvement d’insurrection populaire dans Paris.

Le débarquement de Provence à majorité établi par les forces françaises,s’étendra jusqu’au 30 août et même au mois de septembre 1944.

La présence des hauts-fonds et la dis­position des batteries ennemies ont déterminé le choix des plages du débarquement entre le Lavandou et Saint Raphaël.

La 7ème Armée américaine, que com­mande le général Patch, va constituer le corps expéditionnaire. Elle est composée du 6ème corps d’armée et d’une division aéroportée. Elle comprend également l’Armée B placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Pour la suite des événements, de Lattre a conscience du rôle que peuvent jouer les maquisards.

Un compromis a précisé la situation des troupes françaises : le général Patch les commandera lors de la première phase de l’opération et le général de Lattre en assumera le commandement tactique dès leur engagement. 

        debarquement

L’armée B sous les ordres du général de Lattre de Tassigny regroupe cinq divisions d’infanterie, deux divisions blindées (la 1ère et la 5ème), deux groupements de tabors et plusieurs éléments de réserve. S’y retrouvent les combattants du corps expéditionnaire qui s’est couvert de gloire en Italie et des soldats fraîchement embarqués à Oran : Français de souche(dont de nombreux Pieds-Noirs),  soldats musulmans d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, troupes venues d’Afrique Occidentale française, d’Afrique Equatoriale française… 

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600 bateaux de transport et 1 270 péniches vont faire débarquer cette force terrestre sous la protection de 250 navires de guerre (dont une trentaine de français), constituant la «  Naval Western Task Force  », appuyée par les avions de la « Mediterranean Allied Air Force » (2 000 appareils). Ayant réuni au large de la Corse des navires venus en dix convois, pour des raisons stratégiques, la flotte alliée s’est d’abord dirigée vers Gênes pour tromper l’adversaire. Le 14 août 1944 au soir, elle met le cap sur la côte provençale. 

A 8 heures du matin, les vagues d’assaut américaines des 3ème DI US, 36ème DI US et 45ème DI US s’élancent des péniches de débarquement pour prendre pied, entre Cavalaire et Saint-Raphaël, sur les plages aux noms de code respectifs d’Alpha, Delta et Camel. Parmi ces soldats se trouvent les Français du Combat Command 1 (CC1) du général Sudre. 

Au soir du 15 août, deux têtes de pont sont assurées de part et d’autre de Fréjus. Sur près de 100 000 hommes débarqués, on compte un millier de tués et disparus dans les rangs alliés.

Le soir même, les Forces Françaises de l’Intérieur a reçu trois messages de Londres, dont le dernier « Le chef est affamé » fut le signal pour le lancement des opérations.
Le 15 août, juste après minuit, la «1st Special Service Force » (le colonel Walker) neutralisé les batteries des îles d’Hyères, tandis que les Commandos d’Afrique (le colonel Bouvet) ont atteint la côte près de Cap Nègre, qu’ils ont ensuite saisi. Le groupe d’assaut naval (commandant Seriot), en arrivant à la pointe de l’Esquillon, monta contre le champ de mines à Le Trayas.
Vers 4h du matin, 400 avions ont largué plus de 5000 parachutistes alliés sur la vallée de l’Argens, des renforts et tout matériel est arrivé en planeurs (au total, 10.000 parachutistes seront en action sur le terrain avant la fin de la journée).

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Source: SHD
Avec l’aide de combattants de la résistance locale, ils ont garanti les voies d’accès aux zones d’atterrissage. A l’aube, un bombardement féroce aérienne et navale ont éclaté le long de la côte, détruisant les positions allemandes détenues par 242e division du général de Basler. À 8 h, les vagues d’attaque américain de la 3e DIUS (General O’Daniel), 36e DIUS (General Dahlquist) et DIUS 45e (général Eagles) ont été lancées à partir de péniches de débarquement de descendre à terre entre Cavalaire et Saint-Raphaël, sur des plages baptisées Alpha, Camel et Delta, respectivement.

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Source: SHD
Parmi eux se trouvaient des soldats du Commandement de combat français général Sudre 1 (CC1).
Dans la soirée du 15 août, deux têtes de pont ont été garantis à chaque extrémité de Fréjus. Sur les 100.000 ou si les troupes alliées qui ont débarqué, environ un millier ont été tués ou portés disparus. Le lendemain, la plupart de l’armée B débarquement: la 1ère DFL à Cavalaire et la 3e DIA à La Foux, etc Le 17 août, de Lattre a établi son poste de commandement à Cogolin.
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Source: SHD
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Source: SHD
La stratégie a été fixé, les troupes américaines avançaient via la Provence supérieure vers l’Isère et la vallée du Rhône. Les Français prenaient les ports de Toulon et Marseille.

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Source: SHD
Le 17 août, en effet, Hitler ordonna la 19e Armée allemande à se retirer vers le nord: seuls les divisions stationnées dans les deux grands ports étaient de tenir à tout prix. La 11e division blindée, qui avait d’abord quitté la région de Toulouse, le 13 août, à étaler devant des troupes débarquées, a été traqué par les maquisards de l’Hérault et les régions du Gard, attaqué par l’aviation américaine et, sous de fortes pressions, se retira vers le nord sans avoir accompli sa mission.
Le 18 août, la zone occupée par les Alliés étendu à 30 km. La veille, la 130 B26 avait de nouveau bombardé les défenses côtières. La 3e DIUS perce à Cuers et Castellane, etc
Les Américains étaient désormais en mesure de poursuivre sur la voie de la Durance. Une partie de la «1st Special Service Force », aux côtés des FFI, a repoussé plusieurs unités allemandes vers les Alpes, la libération des villes de la Côte d’Azur pouvvaient commencer. De Lattre voulaient aller vite: l’ennemi a pu être débordé avant qu’ils aient le temps d’assurer leurs positions. Mais la logistique a également dû prendre en compte que le long de la côte, les navires ne pourraient déposer des hommes et des équipements que très lentement.De Lattre décide qu’il allait rassembler ses troupes à venir, et les envoyer vers la zone de combat comme ils sont arrivés.

Quant aux forces navales françaises, leur rôle a été important et les bâtiments se sont faits remarquer par la précision de leur tir. Leurs compositions étaient dans l’ensemble comparables à celles d’un « Fire Support Group » et elles auraient pu être utilisées groupées. Cependant le commandement américain tenait à assurer la responsabilité entière de l’opération. Les bâtiments français furent donc dispersés dans les forces américaines.

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Barge de débarquement. Visible sur le site de débarquement du Dramont.

Stèle commémorative du débarquement de Provence au Dramont.

 photo05mStèle commémorative à Saint-Tropez (juin 2004).

à suivre La prise de Toulon

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Vidéo sur le débarquement de Provence Vidéo sur le débarquement de Provence 
Version pour connexions ADSL 8,07 MB. Source MINDEF/SGA/DMPA 
Vidéo du débarquement de Provence Vidéo du débarquement de Provence 
Version légère pour modem 2,36 MB. Source MINDEF/SGA/DMPA 

signature_grueda – Sources : La participation au débarquement de Provence – Service Historique de la Marine 1969 – Travail établi par la section historique de la Marine et rédigé par M. Masson, le CF Muracciole, le LV Villardi de Montlaur ; Brochures sur le DDay,…). A lire également l’ouvrage de Philippe Lamarque : Le débarquement de Provence ainsi que l’ouvrage de Paul Gaujac : Août 1944 Le débarquement de Provence (Histoire et Collections)

 à suivre : La prise de Toulon

                                                                                                                                       
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2 commentaires »

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