GAZETTE de LA-BAS

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Le voyage des 12000 ouvriers vers l’Algérie

Classé dans : Les premiers colons — 28 mai, 2009 @ 20:23

Il y eut 16 convois  des 12 000 ouvriers parisiens et un dernier, parti de Lyon, avec les ouvriers de la Croix-Rousse.                         

  Nous sommes le 8 octobre1848. Il faisait sans doute  froid mais un soleil magnifique éclairait cette journée , quand le convoi de colons qui va fonder Saint-Cloud quitte Paris, par le quai de Bercy C’est le premier des convois ouvriers prévus par la Seconde  République, pour coloniser l’Algérie toute récemment pacifiée, il comprend 843 personnes réparties en 6 bateaux.

Les tous premiers convois s’avoisinaient  presque à une déportation, le gouvernement de la Seconde République organisant le volontariat des ouvriers exaltés des chaudes journées de Juin. Sous couvert de Grande France, de beaux idéaux, il était commode de se débarrasser des têtes chaudes. Mais les candidatures au départ affluèrent, débordant un peu les prévisions gouvernementales. 

Cérémonie du départ.

La cérémonie est longue et grandiloquente. De la musique, des discours, encore des discours et de la musique.*

Le voyage des 12000 ouvriers vers l’Algérie dans Les premiers colons benediction-colons-algerien

Le discours (cliquez)

La foule crie, et applaudit, comme toujours, les mouchoirs sont sortis des poches,

Autre particularité chez François, il possède les restes du drapeau avec lequel ont débarqué ces parisiens. Il en a fait une réplique.

 Drapeau-St-Cloud Drapeau-St-Cloud dans Les premiers colons

Un ancien soldat, reçoit des mains d’un officiel le drapeau de la colonie, Goudiel, qui sera bientôt renommée Saint-Cloud , ensuite le curé de Bercy  vint terminer la cérémonie par la bénédiction du drapeau.,  et dans le bruit des sabots, les cris des charretiers, la colonne de lourds chevaux de trait arracha du quai le convoi de bateaux, et la première partie du voyage vers Marseille commençait.

Rectificatif le 4/12/09

La photo du drapeau que vous avez publiée n’est pas celui d’origine offert par le Général LAMORICIERE à M. GOSSELIN.
C’est celui que j’ai fait faire il y a 3 ans.
Le vrai drapeau (qui est en lambeaux) existe toujours. Je l’ai calqué et en ai fait la réplique exacte avec sa pointe un bois sculptée d’origine.NIETO François   

    François NIETO a fait rééditer un livre sur Saint-Cloud d’une édition de 1896. Evidemment Arzew y est cité, St-Cloud étant la 1ère colonie agricole créée en 1848 tous les parisiens qui l’ont construite, ont débarqués sur le port d’Arzew.
Autre particularité chez François, il possède les restes du drapeau avec lequel ont débarqué ces parisiens. Il en a fait une réplique. 
                                             

Drapeau-St-Cloud

Le bateau type utilisé pour le transport des colons est le “chaland de la Loire”  convoi_1“Ils approvisionnaient couramment Paris en produits ligériens mais sa construction économique ne permettait pas le support de frais de retour à vide et ils encombraient les ports de la capitale .
Les colons découvrent  alors des conditions de vie pour la première partie du voyage, dans une de ces fameuses ” toues de la Loire “, sortes de péniches basses… environ 25 à 27 mètres de long, 4,70 mètres de large au maximum. On a construit, à la hâte, une sorte de cabane sur le pont, pour abriter les colons. Les planches ne joignent pas, il pleut, il vente. (L’eau du fleuve s’infiltre aussi, on la vide par des ouvertures dans la partie centrale du bateau). “ 

                  

Le cabanage des “ toues”  réservées au transport des colons est plus que sommaire.L’espace libre du chaland est divisé en 4 compartiments : à l’avant une cabine est aménagée pour la cuisine du bord et les réserves alimentaires, à l’arrière se situe le local de l’équipage ; 2 chambres de 90 personnes chacune occupent une longueur d’environ 17 m : elles sont séparées par l’« osset» central du bateau, destiné essentiellement, ainsi que les planchers mobiles à l’avant et l’arrière du bateau, au vidage périodique de l’eau infiltrée, et.. .aux latrines, (car n’oublions pas que tout débarquement est interdit durant la navigation effective qui dure 2 jours pleins, en particulier, pour la remontée de la Seine jusqu’à Châlons!). Dans chaque compartiment, réservé aux colons, 4 rangs de banquettes longitudinales procurent des places assises de 45 cm de large aux voyageurs : les enfants, au-dessous de 2 ans, ne sont pas comptés. L’aération est limitée à 2 portes et à de larges «vasistas» percés tous les 10 pieds dans la toiture en pente et donc rarement ouverts en période pluvieuse. Les banquettes larges de 55 cm libèrent 2 couloirs larges de 1,05 m chacun; les deux banquettes centrales sont réservées aux hommes ; des étagères sont de plus occupées par les matelas roulés, les multiples paquets des colons, comme les dessous des banquettes.

L’inconfort du jour est donc particulièrement aggravé la nuit, où le coucher ne peut que s’envisager assis, ou tête-bêche sur des planches récupérées, auprès des mariniers complaisants, et disposées au travers des banquettes. Le jointoyage du cabanage est enfin loin d’être parfait et, par jours de pluie, les «pépins» sont ouverts à l’intérieur des compartiments, où l’atmosphère devient rapidement irrespirable.
“Pas de lit, pas de hamac, pas de matelas… simplement 4 banquettes de bois, d’une cinquantaine de centimètres de large, il est impossible de s’allonger, on ne peut que rester assis, ou essayer de se dégourdir un peu les jambes, dans la cohue. Mais le couloir, à peine un mètre de large, est encombré par les quelques bagages que les colons ont pu prendre avec eux, leur matelas roulé par exemple, et les planches supplémentaires que les mariniers abandonnent aux colons pour pouvoir s’allonger la nuit. 
Car, en dépit du danger, le convoi avance, hâlé d’abord par une vingtaine de chevaux, puis à dos et sueur d’homme, jour et nuit. Pas d’arrêt, et de toutes manières, il est interdit aux colons de descendre à terre. Aucune intimité, c’est à peine si un drap grossièrement tendu isole un peu les latrines collectives. 

Quel contraste avec la cérémonie du départ !

Le porte-drapeau,  disposait d’une certaine autorité. Il est le chef de bateau de son chaland, et dispose d’une escouade de 12 hommes, pour faire respecter l’ordre. Il tentera d’empêcher les hommes de trop boire, et ceux qui dépasseront les bornes devront, sur son injonction, débarquer, et continuer à pied jusqu’à Marseille !

“ Un des ouvriers trop ivres, tomba par dessus bord, et saisi par le froid de l’hiver s’est noyé immédiatement. A la suite de cela, les beuveries diminuèrent pendant quelques jours. Deux autres enfants en bas âge mourront aussi…

 Après Châlons, la suite du voyage semble aux colons de vraies vacances, Châlons, puis le canal de Bourgogne, Lyon, encore un transbordement, le canal du Rhône, Ils ont été parmi les premiers Français  à emprunter le chemin de fer par un convoi spécia d’Avignon à

  Marseille.l  VB221

On lit dans le Courrier de Marseille :Samedi soir (le 21/10), un train spécial du chemin de arles11fer amené dans notre ville le premier convoi de colons algériens qui était attendu depuis plusieurs jours

Durant toute  la journée de dimanche, les charrettes ont transporté les bagages à bord du premier bateau de gyerre à vapeur « L ‘Albatros », amarré au quai de Saint Jean. Une foule considérable se pressait autour de ce beau navire , et assistait avec émotion à un embarquement. Le drapeau délivré aux émigrants à leur départ de Paris flottait à l’arrière de la frégate qui probablement lèvera l’ancre dans la nuit. 

                                              0sab341j                                           

                          

Il y eut 17 convois de colons vers l’Algérie

                                  

   

sources : Amicale Généalogie Méditerranée, , les convois de 1848 .

A suivre (…) L’arrivée des premiers colons cliquez

  images.jpg                                                                                

                                     

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