Le sourire des assassins
Les porteuses de feu
film de Faouzia Fekiri, présenté par FR3 le 26 janvier 2008
En 1957, une trentaine d’algériennes, âgées de 16 à 20 ans sont engagées dans la guérilla urbaine menée par le FLN contre la colonisation française. Ces «poseuses de bombes» sont devenues les figures emblématiques de l’épisode le plus meurtrier de la guerre d’indépendance: «La bataille d’Alger». Faouzia Fekiri, journaliste et réalisatrice algérienne, a pu rencontrer quelques-unes d’entre elles, devenues aujourd’hui sénatrices ou femmes au foyer. Pour la première fois, elles racontent leur histoire, et l’inexorable mouvement qui a changé des femmes en terroristes, des civils en cibles et des soldats en bourreaux. A l’aide d’archives, d’extraits de films de fiction, et de témoignages inédits à ce jour, ce film donne aussi la parole à des victimes des attentats.
C’est en ces termes que le film de Faouzia Fékiri nous a été annoncé. En réalité » Ce sont les entretiens d’une journaliste algérienne Faouzia Fekiri avec une trentaine de jeunes algériennes, âgées de 16 à 20 ans, devenues des poseuses de bombes engagées dans la guérilla urbaine menée par le FLN contre la France en Algérie. Ces tueuses d’enfants, de femmes et de personnes âgées, sont devenues pour certains des « figures emblématiques » de la « bataille d’Alger ». Elles racontent leur histoire qui les a transformées de jeunes filles bénéficiant de la civilisation occidentale en terroristes assassinant des civils désarmés. Ce documentaire donne, paraît-il, la parole à des victimes ayant survécu à leurs odieux attentats « Extrait de la lettre du Prof., dr. Gérard Lehmann.
Drif Zohraposeuse de bombes et maitresse de Yacef Sâadi condamnée en 1958 à 20 ans de prison, puis graciée et libérée en 1962. Occupe aujourd’hui le poste de Vice Présidente du Sénat.
« Pour ces jeunes filles BCBG, d´allure très européenne, habillées à l´européenne, elles en ont le look, dit l´une d´entre elles, rien de plus facile que de se fondre dans la foule retour de plage, qui s´attarde aux terrasses de café, de déposer son sac et de filer discrètement. C´est leur mission, leurs opérations, leur lutte contre l´armée française. Et avant même qu´on leur pose la question, nous avons la réponse: aucun regrets exprimés aucune pensée compatissante envers ses enfants ces femmes tués ou mutilés « les états d´âme, c´est toujours pour nous, jamais pour eux »
À Alger, en ces années 1956-1957, des bombes sont déposées dans des endroits publics, des cafés, des arrêts d´autobus, des stades, à des heures où les foules se pressent. Les explosions soufflent les vitrines, renversent les gens, les tuent, les mutilent, hommes, femmes et enfants. Des civils innocents.
Durant tout le documentaire j’ai cherché en vain, comme avancé dans la bande annonce, la part faite aux victimes . Où sont ces victimes innocentes, ces familles décimées, ces enfants mutilés, explosés? Où sont les photos de leurs corps sacrifiés, leurs cris, et leurs angoisses près de cinquante plus tard?
A cet endroit j’ai supprimé toutes les photos des enfants mutilés par ces bombes et elles étaient nombreuses par respect pour les familles et les victimes.
Et la Télévision française ose nous présenter ces femmes qui n´ont pas fait le compte des morts, des mutilés, des estropiés, du pourcentage d´enfants qui ont été leurs victimes, et qui aujourd´hui sourient, paradent, détaillent leurs exploits, sans un mot pour la souffrance de leurs victimes et de leurs familles Oui elles ont joué un rôle important mais n’ont, sans aucun état d »âme, suivi les ordres : « Une bombe qui tue dix personnes et en blesse cinquante est psychologiquement plus efficace que l´anéantissement d´un bataillon français. Cette instruction de la Centrale aux « combattants » du FLN définit assez bien cette logique de la guerre: creuser un fossé de sang et de haine, provoquer la répression aveugle qui fera, chose tout aussi inacceptable, des civils innocents dans la population musulmane, animer ainsi l´engrenage maudit de la terreur et de la haine. »
Cependant dans un compte rendu de la présentation de ce film je lis :
A la salle Cosmos de Riadh El Feth a abrité, mardi dernier, la projection en avant-première du documentaire Les Porteuses de feu de la reporter et réalisatrice Faouzia Fekiri qui, émue, a déclaré rester sans voix, suite aux attentats perpétrés à Ben Aknoun et Hydra, en matinée de ce 11 décembre 2007... « Je pensais que mon pays avait fini avec ces déboires. On ne nous laisse pas tranquille. Le virus ne vient pas d’ici mais d’ailleurs » a-t-elle ajouté
Restée sans voix ? quel scandale sous-entendent-elles ! Oser cette infamie! Pourquoi ? Est -il plus scandaleux et stupéfiant d’oser tuer des Algériens pour une idée une ambition aussi condamnable soit-elle ? Les victimes de lâches attentats ne sont-elle dignes de pitié que de votre côté ? Avez-vous mesdames eu jadis une seule pensée de regrets, de compassion, pour ces enfants qui sont devenus, à cause de vous, des adultes toujours mutilés, sans bras, sans jambes ? Moi , j’ai eu pitié des victimes des attentats d’Alger et je les ai plaints et je l’ai dit …vous rien !
Non le virus ne vient pas d’ailleurs , vous le traînez à la semelle de vos chaussures.
« Ces femmes prétendent s´être battues contre l´armée française et contre les ultras colonialistes.
Assassiner un bébé ultracolonialiste, est-ce vraiment un crime? direz- vous.
« J´aurais compris, ajoute le Prof., dr. Gérard Lehmann, que l´on présentât ce film s´il avait été suivi d´un débat, avec, en regard, d´autres images, que l´on donnât la parole à certaines des victimes, à quelques uns de ces Français qui, comme Albert Camus, porté par l´espoir fou d´une Trêve civile, voulait au moins que l´on épargnât, des deux côtés, les civils innocents.
Les responsables de l´émission de FR 3 Les porteuses de feu auraient dû y réfléchir à deux fois avant de produire unilatéralement ce message de triomphe haineux qui, loin de servir la cause d´une hypothétique réconciliation, délivre un message négationniste, intellectuellement malhonnête, et insulte à la douleur du peuple pied-noir et de ses frères musulmans sur les deux rives de la Méditerranée.
Vous auriez pu au moins rebaptiser ce « documentaire » Le sourire des assassins. »
Merci professeur, je vous emprunte ce titre.
Voici la réponse faite par la direction de FR3 à nos lettres de protestation qui ont submergé leurs services . Sans résultat d’ailleurs et même sans « repentance » pour ce scandale. FR3 a toujours bonne conscience !
rponsefr3n3.doc
Je sais que les pieds-noirs qui ont tant aimé cette terre d’Algérie ne peuvent se réjouir de voir que ces « porteuses de feu » aient fait des émules, mais pour donner à réfléchir à celles qui ont semé le vent et récoltent la tempête voici un article publié sur El Watan, journal Algérien.
etvoicisurlejournalelwatand1.doc
3 commentaires »
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La remise en cause du pouvoir que détenait un million de pieds-noire et l’administration française était inéluctable dans l’Algérie des années cinquante. Il faut bien énoncer aux nouvelles génération que cela n’a jamais été un combat à la Gandhi. Ce sont les extrémistes qui ont remporté la bataille en démultipliant la haine entre les communautés. Les crimes de guerre du FLN en tuant des civils européens ne pouvaient qu’entraîner une répression féroce. J’ai toujours regretté que l’émancipation des Algériens ce fût déroulée dans la violence, ne laissant aucune chance à une hypothétique troisième voie.
La remise en cause du pouvoir que détenait un million de pieds-noire et l’administration française était inéluctable dans l’Algérie des années cinquante. Il faut bien énoncer aux nouvelles génération que cela n’a jamais été un combat à la Gandhi. Ce sont les extrémistes qui ont remporté la bataille en démultipliant la haine entre les communautés. Les crimes de guerre du FLN en tuant des civils européens ne pouvaient qu’entraîner une répression féroce. J’ai toujours regretté que l’émancipation des Algériens ce fût déroulée dans la violence, ne laissant aucune chance à une hypothétique troisième voie.
Je suis tout à fait d’accord avec votre article. Je n’ai regardé ce documentaire que récemment sur You tube, et j’ai été en effet assez scandalisé de la façon dont sont présentées les choses, à travers la parole de la documentariste et celle de ces femmes « poseuses de feu », comme les nomme le film. Outre le fait que les victimes sont passées sous silence et que ces femmes, parvenues à la fin de leur vie, semblent jouir encore du mal qu’elles ont fait, il y a désinformation totale sur le plan historique. EN effet, Zohra Drif, à un moment, justifie l’entrée dans l’action terroriste du FLN par l’attentat de la rue de Thèbes, survenu fin août 1956, attentat perpétré par un comité de Français d’Algérie dans une rue des hauteurs de la casbah et qui a coûté la vie à plus de soixante-dix-personnes, parmi lesquelles des femmes, des enfants et des vieillards. L’attentat est évidemment odieux. Mais ce n’est pas lui qui ouvre les hostilités terroristes, les Français n’ont pas utilisé les premiers l’attentat lâche et aveugle contre des populations civiles. Les 20 et 21 juin, 42 personnes sont tuées dans Alger par des bombes FLN au cours d’une série d’attentats, au marché de la Lyre, à Bab-el-Oued, et parmi ces gens, des femmes, des enfants, des vieillards. Le 19 juillet, un attentat du comité Bourghiès (FLN)cause encore la mort de civils innocents. L’attentat de la rue de Thèbes ne sera que la riposte à cette vague meurtrière lancée par le FLN. Certes, me direz-vous, le FLN, en commettant ces attentats de juin et juillet 1956 entendait protester contre l’exécution, peu de temps auparavant, de deux condamnés à mort de leurs rangs, guillotinés à Alger. Mais en ce cas, en mesure de représailles, il fallait s’en prendre au tribunal d’Alger, aux magistrats qui avaient prononcé la sentence, au procureur qui l’avait demandée. Pas à des civils innocents qui n’avaient rien à voir avec cette double exécution. Les Français auraient-ils commencé à massacrer des Algériens à coups de bombe s’il n’y avait pas eu de nombreux morts parmi les Pieds-Noirs à cause des attentats meurtriers commis par le FLN ? L’honnêteté intellectuelle et historique de ce documentaire fort détestable aurait exigé que l’on pose au moins le problème de la responsabilité du FLN.