GAZETTE de LA-BAS

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Les débuts de la colonisation (1830-1848 )

Classé dans : histoire,Les premiers colons — 19 janvier, 2008 @ 12:25

Les quelques Français qui vivaient en Algérie  dans la Régence d’Alger avaient disparu après le conflit déclenché par le fameux « coup d’éventail » du 29 avril 1827.
Sauf exception, ils ne devaient pas revenir. C’est donc une population toute nouvelle qui allait s’établir et, avant de préciser les régions d’où elle venait, on peut s’interroger sur les origines et les conditions de son émigration.

Les débuts du peuplement français en Algérie évoquent surtout deux images. La première, celle des grands colons aventureux venus  » en gants glacés et en habits noirs, les de Vialar, de Tonnac, de Saint-Guilhem, de Lapeyre et bien d’autres d’origine bourgeoise qui n’hésitèrent pas à s’installer au milieu des Arabes avec lesquels ils établissent souvent de bons rapports et se lancent dans des entreprises agricoles presque toujours ruineuses.

Les colons en gants jaunes (Les gants jaunes = aristocrates fuyant la révolution de 1830)

Février 1835
Deux aristocrates marquent les premiers temps de la colonisation agricole en Algérie.

Le baron Vialar et Max de Tonnac, deux aristocrates légitimistes réfugiés en Algérie après la révolution de juillet 1830 pour ne pas avoir à servir le roi Louis Philippe, qu’ils estiment être l’usurpateur ; viennent d’acquérir, après les propriétés de Tixeraïne et de Kouba, les 300 hectares de l’Haouch Khadra.

Recréant des sortes de fiefs en territoire algérien, les deux aristocrates, tels des seigneurs Les débuts de la colonisation (1830-1848 ) dans histoire compo2du Moyen âge, recourent à des ouvriers agricoles de la région du Languedoc à des fermiers arabes pour mettre en valeur leurs terres.

Personnage excentrique, Tonnac s’est parfaitement adapté aux us et coutumes de la vie locale : fixé sur ses terres dans une maison fortifiée, il s’habille et vit selon les coutumes indigènes et parle couramment l’arabe. Entretenant de bonnes relations avec ses voisins, il n’hésite pas cependant à lancer des expéditions punitives pour asseoir son prestige.

De son coté, Vialar, dont la sœur Émilie, entrée en religion, était supérieure de l’Ordre de Saint-Joseph de l’Apparition, fait construire près de Boufarik un dispensaire destiné aux Arabes des plaines de la Mitidja.

 Le Chateau de Tonnac

chateau dans Les premiers colons

« Le Haouch Khadra (ferme de la verdure), à 2 km du futur village de Rivet (Meftah), fut acheté par le Baron Augustin de Vialar et Max de Tonnac le 17/02/1835. Au printemps de Tonnac vint s’y installer et développer la première ferme de la Mitidja. Ce fut une vraie réussite due à ses qualités exceptionnelles. Il vint s’installer seul, le gouverneur lui avait refusé une escorte de quelques hommes pour l’aider à s’installer ! Son habilité, sa souplesse, sa bienveillance, sa parfaite connaissance de l’arabe, firent rapidement tomber leur hostilité et leur méfiance. A l’intérieur de son «château fort», avec tourelles et bastion, il tenait tête facilement aux maraudeurs et devint le chef et le protecteur. (envoyée par Claudine Cerdan, merci !))

Tous les « gants jaunes » ont quitté l’Algérie au début du XXeme siècle, plus ou moins poussés dehors par la gauche française, qui travaillait main dans la main avec les grandes compagnies capitalistes de colonisation.

Une de ces sociétés réclamait 42.000 hectares pour installer 2.000 colons, c’est à dire 4.000 ha pour les 2.000 colons et 38.000 pour elle. Résultat, les colons servaient d’ouvriers agricoles car ils ne pouvaient pas vivre avec 2 hectares par famille. En vérité Tonnac et Vialar ont acheté leurs terres au gouvernement, et ces terres appartenaient auparavent au beylicat, puis ils ont fait venir des ouvriers agricoles de France pour travailler leur propriétés, car ils ne trouvaient pas de main d’oeuvre localement.

Dernière chose, Vialar et Tonnac (Maximillien de Tonnac de Villeneuve), ont mené la révolte des colons (les agriculteurs) contre les divers régimes qui se succédaient pour réclamer le droit de vote des français en Algérie. En effet ces autorités nommaient des amis à eux dans les conseils municipaux et les conseils généraux. Seule obligation : il devait toujours y avoir un arabe et un juif.

Jean-Pierre Bétoin    (Blog de Djamina)

Histoire des colonies françaises 

 La deuxième image c’est la naissance de Boufarik autour de la petite colonie du  » bazar » et le véritable calvaire des premiers habitants aux prises avec la fièvre et l’insécurité.

Dans un cas, c’est le début de la colonisation libre. Dans l’autre, l’implantation de la colonisation officielle dans la Mitidja. Dans les deux, on pense à l’établissement de colons, au sens propre du terme, c’est-à-dire seulement au monde rural, sans doute parce que la France d’alors était essentiellement paysanne et plus encore parce qu’on était persuadé qu’en dernier ressort le pays appartiendrait à ceux qui peupleraient les campagnes et les mettraient en valeur.

Colonisation urbaine

Or c’est un fait, jamais souligné mais incontestable, la colonisation française dès le début fut surtout urbaine et elle le fut de plus en plus avec le temps, imitée d’ailleurs par tous les autres éléments européens.
Ce sont des Français qui les premiers élèvent de toutes parts à Alger maisons de commerce et magasins. Le commandant Pellissier de Reynaud, qui a laissé de remarquables Annales algériennes, note qu’  » on trouvait à Alger, dès le mois de janvier 1831, à satisfaire à peu près tous les besoins de la vie européenne « .
Et, à un moindre degré, il en sera de même dans les ports recevant les immigrants, puis dans les villes de l’intérieur. En 1835, il y a déjà à Alger 3 205 Français (pour 1835 Espagnols, l’élément étranger le plus important). Avec la disparition de l’immigration d’aventure, cette attraction de la cité s’exerce sur toutes les catégories du corps social : ouvriers des diverses corporations amenés par les travaux d’urbanisation, boutiquiers sans affaires cédant au mirage de profits faciles en Afrique, fonctionnaires de tous grades recrutés d’abord exclusivement en métropole et retenus par quelques avantages financiers s’ajoutant à l’emprise du pays, soldats du contingent qui n’ont pas résisté au charme d’une Algéroise ou d’une Oranaise…

sources  HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES – Tome 2 -

A suivrecliquez                                  retour fleche_064            

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5 commentaires »

  1. simonet dit :

    Que peut-on ajouter a tous ces faits incontestables qui ont fait l’histoire de la colonisation de l’Algérie? mes parents sont morts d’avoir été chassés, alors que les corps de leurs ancetres (et des miens) reposent sous cette terre d’Algérie;Ils étaient arrivés en 1842,1885,86 etc…
    Peut-etre, un jour,trop incommodé par l’odeur de décomposition du cadavre « algérien » qui pourrit dans les placards de la république, un dirigeant français se déciderat-il à réhabiliter ceux qui sont partis si loin avec sa bénédiction…

  2. LUCAS dit :

    Bonjour,
    … simonet, es-tu d’Oran? et si oui… est-ce que la « DCAN » ça te dit quelque chose ?

    asta luego

    JM LUCAS

  3. LUCAS dit :

    Bonjour,

    Simonet… es-tu d’Oran ? et si oui, est-ce que le DCAN ça te dit quelque chose ?

    asta luego

    JM LUCAS

  4. pay off debt dit :

    pay off debt…

    Les débuts de la colonisation (1830-1848 )…

  5. michelle fau dit :

    je suis d Hussein dey mes parents de constantine et je suis nee a Leveilley quartier d Hussein dey mes parents sont nes a setif et je pleure mon pays

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