L’exode des Pieds-noirs :Il y a 45 ans :
Il y a 45 ans ! Sur les quais d’Oran, devant cette Méditerranée tant aimée!
Quelques voitures sont incendiées avant l’embarquement
Un dernier aurevoir ou peut-être adieu. Mais pourqui ce mouchoir agité : pour un père une mère, un frère restés sur le quai dans l’attente d’un embarquement prochain.
Les pêcheurs embarquent sur leur propre bateau. Certains pour l’Espagne mais d’autres plus téméraires pour la France. À leur arrivée à Sète ou à Port la Nouvelle, les pêcheurs locaux n’en croyaient pas leurs leurs yeux et leurs oreilles : traverser la Méditerranée avec son outil de travail ! et accompagnés de leur famille ! sans armes mais avec bagages !
Ils quittent leur pays! car c’était leur PAYS !!!
Puis survint le départ. Car il n’était pas question de rester sur cette terre. En effet, la France fuyait. Nous avons dû l’accompagner dans sa fuite. Et pour beaucoup, ce fut l’accès au bateau.
L’accès au bateau! C’est en lui que, symboliquement, sont concentrés tous les ingrédients d’un traumatisme psychique d’une violence telle, qu’on a peine à l’imaginer de nos jours. Un traumatisme qui souvent, n’a pas manqué de développer des conséquences très graves, parfois mortelles chez les plus fragiles d’entre nous.
Aujourd’hui, après des dizaines d’années, il n’est pas facile de prendre la mesure de ce drame:
abandonner un pays, une ville, un village, un quartier, une maison ou un appartement. Dans lequel des personnes parvenues au crépuscule de leur vie avaient vécu leurs amours de jeunesse.
Regarder pour la dernière fois la chambre où souvent les enfants étaient nés. Dans laquelle parfois des enfants étaient morts. Jeter un regard sur les murs et s’interroger: « Que vais-je emporter ? Le crucifix? Des photos? L’ours de la petite fille?»
C’était une débâcle, oui, mais pas celle de notre peuple. L’armée française ramenait dans ses fourgons l’insulte et la honte d’une défaite qu’on lui avait imposé d’accepter. Et le peuple Pieds- Noirs, bien qu’il ait refusé cette défaite, devait en supporter seul l’impact émotionnel. C’est à lui que fut dévolu le rôle de l’assumer mentalement, psychologiquement et spirituellement.
Expliquons-nous : pour les Pieds- Noirs, la tristesse, la colère mais surtout la honte de la défaite. Pour les autres: la paix, l’unité française sauvegardée paraît-il, la force nucléaire française expérimentée une première fois au Sahara allait pouvoir se développer. Et surtout, « le lâche soulagement ». Ouf! C’est fini!!Alléluia! Nous sommes débarrassés de l’Algérie!
Extrait de « L’islamisme dans la guerre d’Algérie » du Dr Jean-Claude Pérez Chez Editions Dualpha – BP 58 -77120 Coulommiers
L’évacuation des soldats Pieds-noirs de l’Armée française
texte de Jacques Blasco
Ce 8 juin, il fait un temps magnifique à Oran.Tôt le matin, je me présente à la caserne des tirailleurs à Eckmül où nous sommes attendus. Nous sommes plusieurs à nous diriger vers l’entrée de la caserne. Je retrouve là des camarades du cours complémentaire Jules Ferry. Des militaires du contingent nous guident vers un bâtiment où des gradés l’air désabusé contrôlent notre identité.Je ne sais pas où je vais, les militaires s’obstinent à ne pas répondre à nos questions.
En début d’après midi, nous sommes conduits vers des camions bâchés. Le convoi se met en route direction La Sénia. à suivre
Pauvres Pieds-noirs!Oubliés de l’histoire!
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Pour le cinquantième anniversaire de l’exode un ami d’origine d’Arzew m’a fait l’honneur de me composer une chanson qui colle tout à fait avec notre histoire,vous pouvez l’écouter sur « radio pied noir international « LES ENFANTS DU SOLEIL » elle dit la vérité. Je suis trés fier de l’interpréter pour mon pays ,pour mes compatriotes .
Comment retrouver des pieds noirs en Alicante ? J’y ai vécu des années, et je voudrais en rencontrer. je suis moi meme née a alger, et mes parents vivaient a Bab El oued.
Merci de me renseigner.
Danielle Zanot-Borgonovo
Bonjour,
mes chers amis, je suis né et vis toujours en Algérie dans la ville d’El-Malah(Rio-Salado) prés d’Oran.J’ai moi aussi vécu l’enfer de la guerre dans mon village natal, surtout l’exploitation des Algériens par les colons et les disparités criardes entre les deux communautés. Aprés la proclamation du cesser le feu, Tchimo(P.J) et ses complices semèrent la mort et pratiquaient l’option de la « terre brulée » avec sa traction avant citroen, ils chassaient le Musulman à travers champs et aussi dans le village qu’il abattaient sans pitié, des victimes innocentes, des pauvres ouvriers qui cherchaient la nourriture pour leur famille.L’Algérie maintenant se porte bien et se développe très rapidement, presque tout ce que le colon a construit en l’espace de 132 ans a été détruit pour être construit d’une façon moderne. Certaines belles villas sont restées intactes en raison de leur belle architecture.Venez voir, c’est aussi votre pays, pardon votre beau pays…
Elfahama, et si nous parlions des 800 pieds-noirs disparus à Oran, non pas après le cessez-le-feu mais APRÈS INDÉPENDANCE. Il ne faut pas laisser sous-entendre que parmi les vôtres, il n’y avait que des oies blanches.
Quant à la destruction de ce qu’a construit les colons, il faudrait plutôt évoqué le manque d’entretien après l’indépendance. Et je suis loin d’être convaincu par tout ce que vous avez reconstruit. Quand je vois des documents ou des photos d’Oran d’aujourd’hui, je suis plutôt horrifié. Et puis, si l’Algérie est un si beau paradis, je me demande pourquoi les probables 4 millions de franco-Algériens continuent à vivre en France. Vous devriez à chacun d’entre eux leur adresser une invitation. Leur départ pourrait nous chagriner mais nous essaierons tout de même de nous en sortir.