GAZETTE de LA-BAS

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L’accueil

Classé dans : évènements d'Algérie,histoire — 27 septembre, 2007 @ 19:10

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« Imaginez… Demain vous partez !! Derrière vous la maison, les voisins, les odeurs ; le stade, l’église et le cimetière ; la couleur de la terre, de la lumière et sur ce banc votre premier baiser.. Il ne s’agit pas de déménager mais bien de se couper en deux.

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..

C’est à Marseille que les Français se mirent à comprendre ce qui se passait
véritablement puis à Toulon, à Nice, dans tout-le Midi.       

Immaginez qu’après  un départ en catastrophe, venant d’échapper aux tueurs du FLN, vous arrivez à Marseille . Enfin vous dites- vous et sur les digues du port vous voyez en grandes lettres, ecrit par les dockers: Pieds-noirs, on ne veut pas de vous .Repartez dans votre pays. Pensez à ceux qui étaient venus délivrer la France en 1944, à ceux qui avaient perdu un fils lors de cette guerre et qui lirent cette phrase.

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 A l’aéroport de Marignane, et sur le port de la cité phocéenne – où l’on avait installé des L'accueil dans évènements d'Algérie accueil41baraquements improvisés -les Européens d’Algérie débarquaient par dizaines de milliers. Le flot des rapatriés était ininterrompu. Tout un peuple se déversait, fuyant  » le FLN qu’on allait trouver à sa porte » (c’était l’expression d’alors), emportant dans sa fuite quelques valises, et pour les plus chanceux, des meubles ou une voiture.

Les  » métropolitains « , comme on disait alors, découvraient sidérés un des plus incroyables exodes de l’histoire européenne: le transfert d’un million de Français qui, pour la plupart, n’avaient jamais mis les pieds dans l’Hexagone, sauf pour se faire tuer en plus grand nombre que les autres durant les deux grandes guerres. Personne ne les attendait, et surtout pas de Gaulle ou le gouvernement Pompidou, qui durant le Conseil des ministres de mai et de juin 1962, estimait que  » quelques dizaines de milliers de rapatriés  » seulement quitteraient acc331 dans histoirel’Algérie -cécité politique ou cynisme absolu , sur ce point les historiens n’ont pas tranché -. La quasi- totalité de la communauté européenne quitta sa terre natale, et on connaît la suite.
L’accueil ne fut pas chaleureux ..

Il sera le plus souvent laissé à l’initiative de bonnes volontés

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Il convient de situer dans le cadre de ce chapitre quelques commentaires et réflexions formulés par certains- ministres gaullistes en fonction à l’époque de l’exode pied-noir, qui laissent planer un doute sérieux quant au niveau de leur QI.

Louis Joxe s’est permis de déclarer, nous le savons, qu’il ne fallait surtout pas permettre aux Pieds- Noirs de s’installer là où ils le voulaient.

 Nous étions, d’après lui, de la « mauvaise graine », qu’il valait mieux disperser

Marseille, 1962. Un rapatrié et sa légion d’honneur encadrée. .un_rapatrie_et_legion_dhonneur

Le ministre Boulin, avec un sérieux incroyable, n’a pas hésité à affirmer, en juillet 1962, que nous retournerions en Algérie après une « période de vacances ». Car, pour lui, notre déracinement n’était qu’une villégiature.

Un petit bol d’air sur la Cannebière et sur la Promenade des Anglais, puis nous retournerions à Bab-El-Oued, à Aflou ou à Tebessa!

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A l’évocation de ces deux anecdotes, riches avant tout d’une imbécillité tragique, nous songeons, avec délectation d’ailleurs, à une réflexion du général Massu.

Celui-ci, au mois de janvier 1960, a déclaré au Président de la République Charles De Gaulle:

« Vous êtes entouré d’une bande de cons, mon général! »

Et De Gaulle de lui répondre avec sérieux et une conviction évidente: «Je sais Massu

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Aucune réaction d’amour ou même de simple sympathie envers notre peuple.
Tout au contraire, parfois des réactions de haine. Comme à Sète, comme à Marseille. Où des autorités municipales ont invité les populations locales à rejeter les Européens d’Algérie à la mer. Toutes ces réactions étaient la traduction évidente d’un vide sentimental absolu, qui n’était rien d’autre, en réalité, que le reflet d’un vide idéologique profond.
Ils n’avaient pas, comme nous, vécu ce rêve merveilleux. Le rêve de la grande France.
La France vecteur et pilote de culture, de civilisation.
Non, ce rêve ils ne l’ont pas connu, englués qu’ils étaient dans la fausse quiétude du gaullisme moralisateur et triomphaliste

Extrait de :L’islamisme dans le guerre d’Algérie de Yves Pérez

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                                                                                acc91.jpg                          2007111718183126_Quicklook-original Des centaines de milliers de pieds-noirs se sont retrouvés à Marseille où des associations comme la Croix-Rouge se sont substituées à un État défaillant pour les accueillir.Photos Archives La Provence                                                   pochoirfrise104.jpg Extraits de Paris-presse l’intransigeant  » Dernière heure  » jeudi 26 juillet 1962 l299xh191defferrepiedsnoirs056c1.gif

Dans le même temps, à Marseille, les événements prennent un tour dramatique pour les réfugiés. Le 29 juin, un mouvement de grève s’est déclaré sur le port. Les marins et officiers réclament une hausse des salaires, le paiement des jours fériés, une indemnité de fin de carrière, un 13ème mois, une allocation supplémentaire d’ancienneté, une relâche d’au moins 18 heures dans les ports entre deux voyages. Les armateurs refusent. Les bateaux à destination de Marseille sont détournés sur Toulon.

D’autres navires sont alors réquisitionnés pour effectuer des aller-retour Toulon – les ports d’Algérie. Des vaisseaux militaires seront même amenés à transporter les Européens fuyant l’Afrique du Nord.Toulon devient alors le port de transit des repliés.

Le 30 juin, trois bateaux détournés, en provenance de Philippeville, d’Oran et de Bougie débarquent à l’Arsenal 3.326 personnes et 208 voitures.

Le 1er juillet ce sont 622 passagers, le 2 juillet 960, le 3 juillet 840, le 4 juillet 1700. Le 5 est une journée

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Le Ville de Marseille

acc111mais le 6 juillet ce sont 576 réfugiés de confession musulmane (en fait les premiers harkis) qui descendent du Phocée et 23 Européens arrivés sur un navire de guerre.

Le 9 juillet, le porte-avions La Fayette accoste avec à son bord 2500 personnes originaires d’Oran et Mers El Kébir.

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L’arrivée du « KAIROUAN » qui ramène en un voyage, le 25 juin 1962, 2630 personnes

Documents extraits de « 1962 L’exode » cliquez

Pourquoi cette haine ?  Que leur avions-nous fait ?

 » Ne laissons pas les repliés d’Algérie devenir une réserve du fascisme » François BILLOUX, député communiste (Juillet 1962)

Le pire pour les Oranais et les Harkis était à venir

Le massacre du 5juillet(cliquez)  oran18   retour fleche_064   

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34 commentaires »

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  1. Arielle dit :

    Quel beau témoignage que votre article, je suis fille de rapatriés, je suis née en France à la fin des années 60, et j’ai toujours vécu avec cette immense nostalgie et cette tristesse qu’avait maman « pied noir », fille et arrière petite fille de pieds noirs, c’est une chose dont on ne se remet jamais, comme la Shoah, quelque chose de trop confidentiel encore aux yeux des médias, et que peu de français connaissent, car la France connait très mal son histoire.
    Si vous permettez je vais faire un article en vous nommant en référence de site.

  2. elfahama dit :

    -Je condamne celui qui que les membres de l’ALN sont des tueurs, ils luttaient pour la libération de leur pays, et dans une guerre il y a forcément des dommages collatéraux c’est une évidence. Les vrais tueurs sont ceux de l’OAS qui aveuglés par les évenements tuaient et pratiquaient la terre brûlée avant leur départ. Les réglements de comptes existaient certains mais entre la population et les Harkis, ces traitres qui ont choisi leur camp.L’histoire retient que ni la France, ni l’Algérie ne voulait d’eux, ils méritaient ce sort.
    Dans mon village beaucoup de Français dont les mains n’ont pas été ensanglantées sont restés et ne sont morts que naturellement.
    Malgré le grand fossé qui séparait les deux communautés les Algériens pouvaient accepter le pardon, le repentir.
    L’exode des Français avait pour but de détruire tous les fondements de ce jeune pays, mené pas des gens qui n’avaient jamais gouverné. Les politiciens voulaient le chaos un point c’est tout… désolé pour eux, venez voir comment nous vivons, comme un peuple libre avec un dénominateur commun qu’est la religion Musulmane, que toute l’occupation n’a pu détruire.

  3. Vincent Lajaro dit :

    Les tueurs de l’OAS ne l’étaient pas plus que ceux du FLN qui pratiquaient des attentats aveugles sur les populations civiles. Les harkis n’étaient pas tous des traîtres. Les véritables traîtres étaient très minoritaires. Après 132 ans de présence français, pas toujours idiote, il était logique que la France ait des alliés parmi les maghrébins. Et parmi, les harkis il y avait de nombreux messalistes qui n’étaient aucunement pro-français. Ils sont tombés dans l’escarcelle de la France du fait de toutes les horreurs du FLN. Membres du FLN qui violaient également des femmes dans les douars. Le départ des Français était inéluctable. Il n’est pas dû à l’OAS mais bien plutôt aux actions du FLN. FLN qui a pratiqué la torture bien après l’indépendance qui a fait disparaitre 2500 à 3000 pieds noirs, 400 militaires français, et entre 40000/70000 harkis (dans des conditions bien plus horribles que celles de l’armée française. Nous n’avons pas de leçon à recevoir du FLN. La cause du peuple algérien était juste mais la forme de leur combat n’avait rien de non violent. Et si vous êtes toujours musulmans, c’est que la France vous a toujours laissé libre de pratiquer votre religion. Elle n’a fait comme les Arabes qui, au VIIe siècle, vous a converti au fil de l’épée. Et nous n’avons toujours pas de leçon à recevoir de tous ceux qui ont occupé l’Agérie depuis l’époque romaine. Qu’à donc laissé les Turcs en Algérie après trois siècles de domination ?

  4. Vincent Lajaro dit :

    -> elfahama

    Je reviens compléter mon précédent message. Comment les maghrébins (harkis) pouvaient-ils être traitres à l’Algérie qui n’a jamais existé en tant qu’État avant 1962 ? Les harkis pouvaient être opposés au FLN ce qui est logique vis-à-vis d’un parti politique totalitaire mais en aucun cas ils pouvaient être traitres à l’Algérie qui n’a pas vraiment existé avant 1962.

    Quant à votre dénominateur commun : l’islam, je vous le laisse volontiers. Après avoir lu le Coran plusieurs fois, après avoir étudié le sort des minorités chrétiennes dans les pays à majorité musulmane (minorités qui disparaissent au fil des décennies), après avoir observé les conséquences de la charia, votre religion ne me fait vraiment aucune envie. Par exemple, expliquez-moi pourquoi les sœurs devraient hériter deux fois moins que leurs frères ? Pourquoi le témoignage d’un homme vaudrait-il celui de deux femmes ? Expliquez-moi la situation de dhimmi des juifs dans votre pays avant 1830 (juifs qui devaient porter un vêtement particulier) ?

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